Généralisé depuis 2014 dans toute la France, le «téléphone grand danger» est un dispositif ayant l'apparence d'un smartphone classique, permettant aux victimes de violences sur un conjoint d'alerter les autorités en cas de danger imminent.
À qui ce téléphone est-il destiné ?
Le «téléphone grand danger» a été créé pour les personnes victimes de violences au sein de leur couple, ainsi qu'à celles victimes - ou menacées - de viols. Le profil de la victime est étudié afin d'évaluer si elle est en grand danger.
Pour y être éligible, la victime doit être séparée de son compagnon, ou ex-conjoint, et ne doit plus vivre avec. Jusqu'à la loi du 28 décembre 2019, l'agresseur devait obligatoirement faire l'objet d'une mesure d'éloignement.
Lorsque ces conditions sont réunies, un procureur peut prendre la décision de délivrer ou non ce téléphone. En effet, l'attribution n'est pas automatique. Pour cause, les députés craignent une hausse massive du nombre des terminaux, donc des appels qui risqueraient risquerait d’excéder les capacités de réponse et d'altérer gravement les performances du dispositif.
Parmi les critères pris en comptes dans la décision d'attribution figurent la durée et la répétition des violences dénoncées, l'ancienneté des menaces ou du harcèlement, l'isolement de la victime, mais aussi les antécédents pénaux de la personne mise en cause et son risque de réitération des faits.
Le dispositif, expérimenté depuis 2009 en Seine-Saint-Denis, a été généralisé en 2014 au reste de la France, où sont aujourd'hui déployés près de 5.000 téléphones.
Comment fonctionne-t-il ?
D'apparence similaire à un appareil téléphonique classique, le «téléphone grand danger» est muni d'une touche permettant de prévenir directement les secours adaptés.
À l'activation du bouton, un opérateur hébergé par Allianz Partners France ou Orange est chargé d'évaluer le danger et de contacter la police si besoin, par le biais d'un canal spécifique. Grâce aux évolutions technologiques, l'origine de l'appel peut être géolocalisée avec, en principe, l'accord de la détentrice.