(Article publié le 6 juillet 2014) Tout le monde connaît cet imposant édifice tout comme sa devise, «Aux grands hommes, la patrie reconnaissante». Mais ce qu’on ignore souvent, c’est que le Panthéon, temple laïc, fut à l’origine une église.
En 1744, Louis XV, malade, pria sainte Geneviève pour sa rémission et fit vœu d’ériger une église en l’honneur de la patronne de Paris. Ayant finalement survécu, le roi ordonna la construction de l’édifice sur la colline du même nom à Paris, dans le 5e arrondissement, en remplacement de l’ancienne abbaye en ruines. Le chantier débuta en 1758 mais les travaux prirent du retard à cause de difficultés financières et de la mort de son architecte, Jacques-Germain Soufflot.
De plus, l’édifice fut construit sur un terrain truffé de fosses creusées par les potiers romains. Les observateurs étaient donc persuadés que les fondations n’étaient pas assez solides. Finalement, l’église fut achevée en 1790. C’est alors le plus haut bâtiment de Paris avec la pointe du dôme qui culmine à 83 mètres.
Au décès de Mirabeau, le 2 avril 1791, et pour rendre hommage à cet illustre écrivain et homme politique, le gouvernement révolutionnaire voulut s’inspirer de l’Angleterre où les tombes des grands hommes sont réunies dans l’abbaye de Westminster. Restait à choisir le lieu.
L’Assemblée constituante trancha par décret le 4 avril 1791. La basilique royale de Sainte-Geneviève fut choisie pour devenir le Panthéon. Dans la nuit, la dépouille de Mirabeau fut déposée dans la crypte par un cortège funéraire, entérinant ainsi le changement de fonction de l’édifice.
Des travaux furent ensuite effectués pour ôter tout caractère sacré. Seule la croix surmontant l’édifice demeure aujourd’hui. Mirabeau fut donc la première personnalité à avoir été inhumée dans ce lieu. Mais, ironie du sort, il sera aussi le premier à en sortir. En 1794, les révolutionnaires enlèveront son cercueil, ayant découvert sa correspondance secrète avec le roi.