Face à la polémique, elle a décidé de sortir de son silence. Cible de critiques depuis qu'elle apparue à la télévision portant le voile islamique, Maryam Pougetoux, responsable locale de l'Unef, s'est confiée au site BuzzFeed.
La jeune femme, au coeur de la controverse après la diffusion d'un sujet du journal de M6 datée du samedi 12 mai, a directement répondu au ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, ce dernier ayant estimé vendredi être «choqué» que la présidente du syndicat étudiant à Paris IV s'affiche voilée.
«C'est assez grave, je ne m'attendais pas à ce que cela monte aussi haut et que cela devienne presque une affaire d'État. (...) C'est assez pathétique de la part d'un ministre de l'Intérieur d'avoir de tels propos, aussi violents. Sachant que mon voile n'a aucune fonction politique. C'est ma foi. Après oui, c'est visible, mais ce n'est pas pour autant du prosélytisme. Je dois presque me justifier de mon choix alors que je ne devrais pas.»
Interviewée par BuzzFeed, Maryam #Pougetoux, présidente de l'Unef à Paris-IV, répond à @GerardCollomb : «C'est assez pathétique de la part d'un ministre de l'Intérieur d'avoir de tels propos, aussi violents. Mon voile n'a aucune fonction politique.» pic.twitter.com/wc5ihPFxx3
— BuzzFeed France News (@BuzzFeedNewsFR) 20 mai 2018
Maryam Pougetoux est également revenue sur les déclarations de la secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes Marlène Schiappa qui voyait elle «une forme de promotion de l'islam politique» dans son geste.
«Je réfute le fait que l'on puisse dire que mon voile est un symbole politique. Ce n'est absolument pas le cas. On lui donne une signification que moi-même je ne lui donne pas. Je pense qu'il faut démystifier cette question-là. Derrière 'islam politique', on met un peu tout et n'importe quoi. Et c'est malheureux car, on me prête des intentions qui ne sont pas les miennes. À aucun moment je n'ai mis mon voile par volonté politique ou réactionnaire. Absolument pas.», lui a-t-elle répondu.
Le 13 mai dernier, Maryam Pougetoux avait reçu le soutien de l'Unef qui avait dénoncé, dans un communiqué, le «déferlement de haine raciste, sexiste et islamophobe dont Maryam est victime».