Grèves, immigrations, frappes en Syrie... Un an après son arrivé au pouvoir, le président Emmanuel Macron reste au coeur des attentions de la presse internationale.
Au printemps 2017, l'élection d'Emmanuel Macron avait été largement saluée en Europe et dans le monde. Après une année marquée par la victoire de Donald Trump outre-Atlantique et du Brexit outre-Manche, l'arrivée d'un centriste pro-européen à l'Élysée avait en effet rassuré de nombreux observateurs. Un an plus tard, l'unanimité s'est inévitablement fissurée, mais l'intérêt des médias étrangers pour le président français n'a pas faibli.
Pour beaucoup, l'heure de ce bilan d'anniversaire coïncide avec le baptême du feu social d'Emmanuel Macron, à savoir la grève à la SNCF. Le New York Times définit en effet le mouvement des cheminots comme «le premier véritable test pour la détermination du président». Face à ce défi social, la presse étrangère relève surtout la fermeté du dirigeant - que ce soit pour la saluer ou pour la railler, comme avec cette caricature le comparant à Margaret Thatcher, en couverture du magazine britannique The Week.
After MACRON’s nearly 1-year in office, THE WEEK writers wonder: “Has #France found its Thatcher?” | via @TheWeek | @Elysee @EmmanuelMacron @enmarchefr | #Reform #Change #Privatisation #EnMarche #EnForce | #Paris pic.twitter.com/bbljsdH816
— Mazen HAYEK (@HayekMG) 16 avril 2018
Côté américain, la relation d'Emmanuel Macron avec Donald Trump est évidemment regardée à la loupe. «Certes, ils ne sont d'accord que sur très peu de choses», note Roger Cohen, dans le New York Times, mais «le président français est le meilleur ami de Trump en Europe, et potentiellement au-delà». Une amitié improbable saluée par l'éditorialiste new-yorkais, qui voit en Emmanuel Macron la personne capable de ramener le président américain à la raison sur certains dossiers.
Moins enthousiastes, certains commentateurs attribuent par ailleurs à l'Elysée le retournement de position de l'administration américaine sur la Syrie, dont Donald Trump avait annoncé vouloir se retirer, pour finalement mener une attaque aérienne contre des positions du régime, le 13 avril. C'est le sens de cette caricature de Christian Adams, du London Evening Standard.
Christian Adams on Macron taming Trump over staying in Syria - political cartoon gallery pic.twitter.com/UPYBkzUKzs
— Political Cartoon (@Cartoon4sale) 16 avril 2018
D'une manière générale, les récentes frappes en Syrie, menées conjointement par Washington, Londres et Paris, ont été abondamment commentées par la presse britanniques, visiblement sceptique sur cette intervention (depuis le fiasco de la guerre en Irak lancée en 2003, l'opinion anglaise est globalement hostile aux interventions au Moyen-Orient).
Andy Davey on the Allied missile attack on Syria - political cartoon gallery in Putney pic.twitter.com/BnH50t4bc2
— Political Cartoon (@Cartoon4sale) 15 avril 2018
La presse italienne s'est également montrée critique envers Emmanuel Macron sur ce sujet. «L'attitude agressive de Paris nous a beaucoup surpris ; on dirait que la France n'a retenu aucune leçon de l'intervention en Libye», affirme ainsi un haut responsable de l'armée transalpine dans le Corriere della Sera. Mais l'intervention en Syrie a aussi ses soutiens, à l'instar du quotidien polonais Rzeczpospolita, pour qui «Emmanuel Macron sauve l'honneur de l'Europe».
Autre objet de débats, la loi Asile et Immigration, par laquelle «Macron a montré les limites de son humanisme», selon une chronique publiée dans le Guardian, qui juge la nouvelle politique migratoire du président trop restrictive. À l'inverse, le magazine allemand Der Spiegel approuve la loi, soulignant que la France reste bien plus accueillante que ses voisins.