Edouard Philippe a assuré mercredi 2 mai qu'il n'y avait pas eu «défaillance de l'Etat» concernant les violences du 1er mai à Paris.
Le Premier ministre n'a toutefois pas «exclu» de demander également la dissolution «d'associations», pour éviter de nouvelles violences comme celles qui ont émaillé la manifestation parisienne du 1er mai.
«On peut dissoudre une association de fait. Je n'exclus pas que nous ayons à prendre ce genre de décisions (...) Je ne m'interdis en rien de (le) proposer au président de la République de le faire», a expliqué Edouard Philippe en marge d'un déplacement dans le Cher. Le FN avait notamment demandé mardi la dissolution de «milices d'extrême gauche».
Un risque sous-estimé ?
La progression de la manifestation du 1er mai avait été interrompue par l’arrivée de 1.200 individus cagoulés, membres des «black blocs». Ces derniers avaient alors causé d’importantes dégradations dans le quartier et jeté des projectiles en direction des forces de l’ordre, qui avaient répliqué avec des lanceurs d’eau et du gaz lacrymogène.
Au total, 31 commerces avaient été saccagés et six véhicules incendiés par les casseurs. Le bilan humain fait état quant à lui d’un blessé léger parmi les forces de l’ordre.
Quelques heures après ce déchainement de violences, de nombreuses personnalités politiques ont pointé la responsabilité des autorités, les accusant d’avoir sous-estimé les risques. Marine Le Pen a ainsi dénoncé le «laxisme du pouvoir» tandis que Laurent Wauquiez a évoqué la «faillite de l’Etat régalien».
Inacceptable saccage de Paris par les milices d’extrême-gauche, galvanisées par le laxisme du pouvoir. Il est temps de frapper fort sur ces agitateurs professionnels ! MLP #1erMai #Austerlitz
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 1 mai 2018
Terribles images aujourd'hui pour notre pays. Faillite de l’État régalien. Il est urgent de rétablir l’autorité : soutien total à nos forces de l’ordre qui font face à ces voyous. #1erMai
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) 1 mai 2018
Interrogé sur France Info ce mercredi 2 mai, le chef de file du PS Olivier Faure a réclamé une commission d’enquête parlementaire. «La question qui est posée aujourd’hui, c’est pourquoi les forces de l’ordre ont tardé à intervenir», a-t-il ajouté.
Violences du 1er-Mai à Paris : Olivier Faure demande une commission d’enquête parlementaire : " Je souhaite qu’on puisse d’abord délivrer les forces de l’ordre de toute suspicion, parce que ce ne sont pas elles qui sont en cause mais bien la chaîne de commandement" pic.twitter.com/WVwWte6BFl
— franceinfo (@franceinfo) 2 mai 2018
1.500 policiers mobilisés
Sur ce point, le préfet de police de Paris Michel Delpuech a expliqué que lorsque les dégradations ont commencé, «il y avait au moins un millier de personnes entre eux (les casseurs) et les forces de l’ordre. On ne pouvait pas intervenir». «Nous voulions éviter à la fois parmi les manifestants, mais aussi parmi les forces de l’ordre, qu’il y ait des blessés voire des morts», a renchéri de son côté le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb.
Interrogé sur France Inter ce mercredi, le préfet de police a également assuré que le dispositif était suffisant, rappelant que 1.500 policiers étaient mobilisés. Il a par ailleurs précisé que 283 personnes ont été interpellés au total, dont 109 étaient encore en garde à vue ce jour.
Le préfet Michel Delpuech et la manifestation du 1e mai : "je n'ai pas sous-estimé la situation" #le79inter pic.twitter.com/vdRrOgWGUe
— France Inter (@franceinter) 2 mai 2018
Gérard Collomb a toutefois promis de mobiliser davantage les forces de l’ordre pour les manifestations à venir. «On va s’adapter. Pour les prochaines manifestations, il y aura encore plus de forces de l’ordre avec la volonté cette fois-ci de séparer totalement les manifestants de ceux qui veulent casser», a-t-il souligné.