C'est un petit séisme qui frappe la ville d'Elne dans les Pyrénées-Orientales. Le musée de la commune, Etienne Terrus, a annoncé lors de sa réouverture, vendredi, que la moitié des tableaux exposés étaient des faux.
Au total, l'établissement, situé au sud de Perpignan, a confié 82 tableaux soupçonnés qu'il soupçonne d'être contrefaits à la gendarmerie.
Alors que le musée devait réouvrir après des mois de rénovation, le maire de la ville, Yves Barniol, a indiqué que le site culturel avait été victime d'un trafic régional de fausses oeuvres d'art. Les peintures, les dessins et les aquarelles mis en causes ont été acquis par la municipalité pendant une vingtaine d'années. Certains viennent de dons et de prêts, d'après France3 Roussillon.
«Je me mets à la place de toutes les personnes qui sont venues visiter le musée, qui ont vu des oeuvres fausses, qui ont pris un ticket d'entrée, quel que soit le prix. C'est inacceptable», a réagi l'édile au micro de France 3 Roussillon. «J'espère que nous arriverons à trouver les responsables».
Un trafic d'oeuvres d'art plus large ?
L'historien d'art Eric Forcada, qui avait été appelé à étudier les oeuvres du peintre Etienne Terrus ces derniers mois, avait émis les premiers doutes. Une commission réunissant des personnalités du monde culturel avait finalement estimé que plus de la moitié des tableaux de l'artiste originaire d'Elne (1855-1922) sont des faux et ont été peints par quelqu'un d'autre.
La ville a porté plainte pour faux, usage de faux, contrefaçons, escroquerie. La gendarmerie des Pyrénées-Orientales enquête sur un trafic d'oeuvres d'art, qui pourrait concerner d'autres oeuvres et d'autres musées que celui de Terrus.
Le préjudice est estimé à 160.000 euros.