Le député de La France insoumise Eric Coquerel a subi un entartage, jeudi soir, alors qu'il s'apprêtait à animer un débat sur l'immigration dans une brasserie de Colombes (Hauts-de-Seine).
L'agression a été revendiquée vendredi matin par la branche francilienne du groupe d'extrême droite royaliste Action Française, rapporte Le Parisien.
Jeudi soir, un homme s'est approché de l'élu de Seine-Saint-Denis alors qu'il s'apprêtait à rentrer dans une brasserie. L'individu a sorti d'un sachet plastique une assiette remplie de crème et l'a projetée au visage du député.
«Deux hommes étaient déjà là en terrasse. Lorsqu’Eric est arrivé, l’un d’eux s’est levé, s’est dirigé vers lui et lui a mis une assiette de mousse à raser dans la figure, a raconté au quotidien Christiane Chombeau, animatrice pour Colombes insoumise. Deux autres, placés dans les escaliers, filmaient.» «Tout est allé très vite et les quatre ont filé en quatrième vitesse», a-t-elle ajouté.
Une plainte va être déposée
Le groupe d'extrême droite a publié la scène sur les réseaux sociaux en présentant cette action comme des représailles à l'occupation, le 18 mars dernier, de la basilique de Saint-Denis par près de 80 personnes, dont Eric Coquerel, qui protestaient contre le projet de loi «Asile immigration» du gouvernement.
«Ce n’est pas anodin de s’en prendre à un député et de filmer la scène, a réagi Eric Coquerel, interrogé par nos confrères. Quelle sera l’étape suivante ? Demain ça sera autre chose que de la crème ?» Il a également annoncé qu'il déposerait plainte. «Je demande au gouvernement qu’il ne les prenne pas à la légère et qu’il s’intéresse de plus près à la radicalisation de ces groupes d’extrême-droite», a déclaré l'élu LFI.
De son côté, Jean-Luc Mélenchon a rappelé dans une lettre adressée à François de Rugy, président de l'Assemblée nationale, qu'Eric Coquerel et trois autres députés de son mouvement font l'objet de menaces de mort.
Lettre au président de Rugy suite à l'agression du député Éric Coquerel par l'extrême droite. https://t.co/a4UZiSsi7I
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 20 avril 2018
«L'extrême droite redouble de violence ces derniers mois, indique Jean-Luc Mélenchon. Après le projet de meurtre contre le ministre Castaner et moi, elle cible particulièrement le mouvement social et les élus qui l'accompagnent ou le soutiennent comme les députés de La France insoumise.»