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Ce que l'on sait des attaques de Carcassonne et Trèbes

Hommage devant la gendarmerie nationale, à Carcassonne le 24 mars 2018 au lendemain de l'attaque qui a fait quatre morts dont un lieutenant-colonel [PASCAL PAVANI                        / AFP] Hommage devant la gendarmerie nationale, à Carcassonne le 24 mars 2018 au lendemain de l'attaque qui a fait quatre morts dont un lieutenant-colonel [PASCAL PAVANI / AFP]

Radouane L., 25 ans, «suivi» par les services de renseignements, a tué quatre personnes et en a blessé grièvement une autre lors de trois attaques à Carcassonne et Trèbes revendiquées par Daesh.

Il a agi «seul» et a été abattu par les forces de l'ordre. Le point au lendemain de l'équipée meurtrière.

A Carcassonne, vol, repérage et attaques par balles

Vers 10H15, l'homme vole une Opel Corsa blanche à Carcassonne (Aude), dans la cité Aigle, tuant le passager et blessant grièvement le conducteur, dont le pronostic vital est engagé.

Il se dirige alors vers la caserne de Laperrine du 3e Régiment de Parachutistes d'Infanterie de Marine (3e RPIMa), où non loin de là, il attend «quelques minutes vraisemblablement afin d'attendre des militaires» mais il se ravise et fait demi-tour avant de se diriger vers une caserne de CRS.

C'est là que peu avant 11h, à 200 m de là, toujours à bord du véhicule, il prend pour cible «à plusieurs reprises» un groupe de quatre policiers qui rentraient de leur footing, blessant l'un deux avec une arme de poing. Son pronostic vital n'est «pas engagé», selon le Premier ministre Edouard Philippe.

Les enquêteurs ont retrouvé sur place «six douilles», a précisé le procureur de Paris François Molins.

A Trèbes, une prise d'otages

L'assaillant roule ensuite vers Trèbes, commune à 8 km à l'est de Carcassonne. Vers 11H15, il laisse la voiture au parking et pénètre dans un supermarché Super U, où se trouvent une cinquantaine de personnes.

En y entrant, il crie «Allah Akbar» (Dieu est le plus grand, ndlr) et revendique être un «soldat» de Daesh, selon le procureur. Se disant «prêt à mourir pour la Syrie», il demande «la libération de "frères"» avant d'ouvrir le feu, tuant par balle un employé et un client.

Appelés sur les lieux, les gendarmes interviennent alors que Radouane L. retient des personnes en otage.

Un lieutenant-colonel du groupement de gendarmerie de l'Aude, Arnaud Beltrame, 45 ans, s'est offert «comme otage au terroriste retranché», a selon les mots d'Emmanuel Macron, sauvant ainsi la vie «d'une otage civile».

L'assaillant sort alors du supermarché en menaçant l'officier avec son arme. Réclamant un «chargeur», il menace «de tout faire sauter en cas d'intervention des forces de la gendarmerie» avant de se replier dans le magasin, a ajouté le procureur.

A l'intérieur, il tire «à plusieurs reprises sur le colonel qu'il blesse très grièvement». L'assaut du GIGN est donné et l'homme est neutralisé à 14H20. Deux gendarmes sont blessés au cours de l'opération.

Les gendarmes du GIGN regroupés à l'extérieur du Super U à Trèbes le 23 mars 2018 avant de donner l'assaut [ERIC CABANIS / AFP]
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Les gendarmes du GIGN regroupés à l'extérieur du Super U à Trèbes le 23 mars 2018 avant de donner l'assaut

«Le lieutenant-colonel avait laissé son téléphone ouvert sur la table. Nous avons pu entendre ce qu'il s'est passé et c'est lorsqu'on a pu entendre les coups de feu que le GIGN est intervenu», a précisé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

L'officier est mort samedi des suites de ses blessures. Emmanuel Macron lui a rendu hommage, déclarant qu'il était «tombé en héros» et méritait «respect et admiration de la nation tout entière».

L'auteur des attaques

Né au Maroc le 11 avril 1992, Radouane L., vivait à Carcassonne. Fiché S depuis 2014, il était connu de la justice pour des faits de droit commun.

Son casier judiciaire affiche deux condamnations: l'une en 2011 à une peine d'un mois de prison avec sursis pour «port d'arme prohibée» et l'autre en 2015 pour «usage de stupéfiants et refus d'obtempérer» à un mois de prison, peine effectuée en août 2016.

En 2016 et 2017 il fait l'objet «d'un suivi effectif» des services de renseignements, sans qu'il n'ait pu mettre en évidence de «signe précurseur pouvant laissent présager un passage à l'acte terroriste», selon M. Molins.

Il a agi «seul», a indiqué M. Collomb. «Il était connu pour des faits de petite délinquance et nous l'avions suivi et nous pensions qu'il n'y avait pas de radicalisation, mais il est passé à l'acte brusquement», a ajouté le ministre.

Les investigations se poursuivent pour établir la provenance de l'arme et déterminer s'il a pu bénéficier de complicités.

Un ami de Radouane L., un mineur né en 2000, a été placé en garde à vue dans la nuit de vendredi à samedi pour association de malfaiteurs terroristes criminelle, selon une source proche de l'enquête.

Vendredi soir, une première personne proche de Radouane Lakdim, «qui partageait sa vie», avait déjà été placée en garde à vue, avait annoncé le procureur Molins.

La revendication

Moins d'une heure après l'assaut du GIGN, Daesh a revendiqué les attaques, dans un communiqué de son organe de propagande Amaq. «L'homme qui a mené l'attaque de Trèbes, dans le sud de la France, est un soldat de l'État islamique, qui a agi en réponse à l'appel» de l'organisation «à viser les pays membres de la coalition» internationale contre Daesh, ont indiqué les jihadistes.

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