Pour la première fois depuis depuis sa mise en examen fin janvier pour «meurtre sur conjoint», Jonathann Daval, qui a reconnu avoir étranglé son épouse Alexia en Haute-Saône, a été entendu par le juge d'instruction en charge de l'affaire.
Durant 1h30, le mari a affronté le magistrat instructeur et a maintenu, selon plusieurs sources relayées par l'AFP, les propos qu'il avait tenus le dernier jour de sa garde à vue, le 30 janvier.
Le suspect avait alors reconnu avoir tué Alexia Daval, 29 ans, lors d'une dispute conjugale, dans la nuit du 27 au 28 octobre, au domicile du couple à Gray-la-Ville. Il avait affirmé en garde à vue qu'il ne «voulait pas» la tuer, mais qu'ils en étaient venus aux mains et qu'il avait étranglé Alexia en tentant de la «maîtriser».
Meurtre d'Alexia Daval : son mari "peut modifier ses déclarations", rappelle la procureure en charge de l'affairehttps://t.co/vlXElcBHcX pic.twitter.com/hyMQy3SZth
— CNEWS (@CNEWS) 1 février 2018
Un couple en difficulté
Selon ses avocats, qui n'ont pas manqué de provoquer une onde de choc dans les médias et la colère de Marlène Schiappa en déclarant qu'Alexia avait une «forte personnalité», le couple connaissait de «fortes tensions». Jonathann et Alexia Daval avaient des difficultés à avoir un enfant, et cela aurait provoqué de nombreuses disputes entre eux, dont cette dernière, à laquelle la jeune femme n'a pas survécu.
Les résultats de l'autopsie ont révélé que la jeune femme a été violemment frappée et étranglée à mains nues. «La mort a été donnée volontairement et non pas accidentellement», avait souligné la procureure de la République de Besançon, Edwige Roux-Morizot.
Jonathann Daval conteste toujours avoir brûlé le corps de sa femme, dont le cadavre avait été retrouvé fin octobre en partie calciné, dissimulé sous des branchages dans un bois à proximité du domicile du couple.
La défense opte pour le silence
Prévue le 1er mars, une précédente audition avait été reportée en raison des intempéries entre Dijon, où Jonathann est incarcéré, et Besançon. A cette occasion, tandis que son avocat, Me Randall Schwerdorffer, enchaînait les déclarations polémiques, la défense avait «décidé de cesser toute communication», «dans le seul intérêt de Jonathann Daval».
Durant les trois mois d'enquête qui ont fini par mener à ses aveux, Jonathann Daval avait assuré, sans sourciller, que son épouse était partie faire un footing et qu'elle n'était jamais rentrée. Devant ses beaux-parents comme devant les caméras, il apparaissait comme le veuf éploré, au-dessus de tout soupçon.
Le gendre idéal a fini par avouer son crime à la fin de sa garde à vue, acculé par les éléments scientifiques rassemblés par les gendarmes, comme le traçeur de son véhicule professionnel, un drap recouvrant Alexia provenant du domicile du couple ou encore le témoignage accablant d'un voisin, qui avait entendu son véhicule sortir du garage vers une heure du matin.