Pour la première fois depuis sa relaxe, Jawad Bendaoud, longtemps surnommé «le logeur de Daesh», s’est exprimé publiquement lors d’une interview télévisée.
Au cours de cet entretien, il a notamment présenté ses excuses «à toutes les familles des victimes» des attentats de Paris, «même s’il n’a jamais voulu être lié à cette affaire».
Jawad Bendaoud explique ne pas vouloir revenir à Saint-Denis, où il avait mis son logement à disposition d’Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attentats du 13 novembres, et de son complice, par respect pour les habitants, encore affectés par les événements. «J’ai entendu des témoignages, des choses qui m’ont touché. Aller là-bas, me montrer, que les gens me voient, que je suis libre, alors qu’eux-mêmes n’ont pas encore fini de leur soigner leurs traumatismes […] J’en suis responsable, même si je ne connaissais pas l’identité des individus que j’ai hébergés», souligne-t-il.
Document BFMTV. "Les juges ont fait preuve de courage", témoigne Jawad Bendaoud pic.twitter.com/G9vPZXSnCS
— BFMTV (@BFMTV) 7 mars 2018
Jawad Bendaoud est également revenu sur son procès, à l’issue duquel il a été relaxé. Un verdict auquel il ne s’attendait pas. «Je pensais être condamné […] Je venais de passer vingt-sept mois à l’isolement, j’étais pas du tout préparé à sortir de prison. Ca a été un choc», explique-t-il.
L’homme est également revenu sur son attitude au cours du procès. Il s’était en effet fait remarquer pour ses nombreuses déclarations insolites. «J’étais innocent et ma seule défense, c’était l’attaque», dit-il. Et de poursuivre : «je ne devais pas me laisser faire. Ca faisait deux ans que je subissais des lynchages sur Internet, dans les médias…»
Jugé pour «recel de malfaiteurs terroristes», Jawad Bendaoud a été relaxé mercredi 14 février. Le tribunal a en effet estimé qu’il «n’était pas prouvé que Jawad Bendaoud a fourni un hébergement à des terroristes». S’il dit désormais vouloir rester «au calme», il n’en a toutefois pas encore terminé avec la justice, le parquet ayant fait appel de la décision du tribunal.