La Première dame, Brigitte Macron, ainsi que le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Banquer, se sont rendus à Dijon (Côte-d'Or), ce lundi 5 mars, pour évoquer la lutte contre le harcèlement scolaire.
Alors que ce fléau prend des proportions inquiétantes, tous deux étaient attendus dans un établissement de la ville, le lycée Carnot, pour «assister à la formation des futurs Ambassadeurs lycéens contre le harcèlement de l'académie de Dijon, par des élèves de l'académie d'Aix-Marseille», avait indiqué, en préambule, la rue de Grenelle.
Mis en place en 2015 à l'initiative de Najat Vallaud-Belkacem, l'ancienne ministre de l'Education nationale, les «ambassadeurs lycéens» sont des élèves référents chargés de faire de la prévention contre le harcèlement scolaire auprès de leurs camarades.
Le but étant, également, que les élèves harcelés aient à leur disposition des personnes de leur âge auprès de qui ils peuvent se confier en toute sérénité et sans doute plus facilement qu'à un adulte.
#NonauHarcelement
A Dijon, avec Brigitte Macron et des lycéens ambassadeurs de la lutte contre le harcèlement. pic.twitter.com/53kFl09Lzo— Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) 5 mars 2018
Le théâtre comme outil de lutte
Les nouveaux ambassadeurs lycéens dijonnais ont notamment été formés par leurs camarades marseillais grâce à un nouvel outil : le théâtre forum.
Cette forme de théâtre, précise l'Education nationale, est une méthode de travail qui consiste à mettre les participants dans une situation fictive sur un thème donné, ici le harcèlement en milieu scolaire, grâce à des saynètes interactives accessibles à tous.
@dijon @LyceeCarnot #Nonauharcelement 3 scènettes dont la première parle de lesbophobie. Lycéen-e-s exemplaires dans la prose de parole. pic.twitter.com/d6frAXOugX
— BERTHIER (@ChristopheJeanB) 5 mars 2018
Le théâtre forum, déjà mis en place ailleurs sur le territoire, notamment dans la Sarthe, semble d'ailleurs rencontrer un franc succès auprès des élèves désireux de libérer la parole.
Près de «80 % des élèves» ont déjà été harcelés
«On a fait des questionnaires anonymes. 80% quasiment des élèves qui ont répondu avaient été harcelés d’une manière ou d’une autre», a déclaré Brigitte Macron à la presse venue en nombre.
«Et maintenant, il y a une continuité. Ca se perpétue avec les réseaux. C’est absolument effarant. Avant, c’était fini à 17 heures. Maintenant, il n’y a pas de fin. C’est à longueur de nuit. Ils changent d’établissement et ça continue», a-t-elle ajouté.
«J’ai certains ados qui m’écrivent parce qu'ils savent que j’ai été prof et je vous garantis que leurs lettres sont totalement déchirantes. On ne peut pas rester comme ça, à côté d’eux. Il faut leur dire qu’on est là».
" On a fait des questionnaires anonymes : 80% des élèves qui y ont répondu avaient déjà été harcelés. Certains ados m'écrivent, leurs lettres sont déchirantes. Il faut leur dire qu'on est là. "
Brigitte Macron s'engage contre le harcèlement scolaire ! pic.twitter.com/1QORjRW6ij— En Marche (@enmarchefr) 5 mars 2018
Lors de ce déplacement, Jean-Michel Blanquer a d'ailleurs rappelé que les téléphones portables seront bien interdits au collège l'an prochain. Une interdiction qui fait partie de la «stratégie de lutte contre le harcèlement», a-t-il précisé.
A noter, enfin, que ce n'est pas la première fois que Brigitte Macron et Jean-Michel Blanquer font cause commune.
Le ministre de l'Education nationale et la Première dame avaient en effet fait équipe en octobre dernier pour la dictée annuelle organisée par l'Association européenne contre les leucodystrophies (ELA), des maladies génétiques orphelines qui détruisent le système nerveux central.
Ils s’étaient ainsi rendu au collège Georges Courteline dans le XIIe arrondissement de Paris pour la lecture d’un texte, écrit spécialement pour l'occasion par Leïla Slimani, récipiendaire du prix Goncourt 2016 pour son livre «Chanson douce».