Des psychologues alertent sur le site Street Press sur les troubles psychiques des migrants qui constituent une des maladies les plus importantes chez cette population vulnérable.
Les rencontres entre migrants et psychologues passent après la distribution de nourriture et de vêtements chauds, l'administratif et les besoins de première nécessité, rappellent-ils. Elles sont souvent oubliées et mises de côté. Mais pour les psychologues, la santé mentale est à surveiller puisque la plupart des migrants souffrent de symptômes d’un post trauma.
Marie, psychologue du collectif Quid’Autre, interrogée par Street Press, confie que, les migrants se sentent «hyper agressifs» et «coupés des autres». Ils leur arrive également de crier la nuit.
Les psys ne sont pas réservés «aux fous»
Les prises en charge ne sont pas suffisantes pour les psychologues. «Il y avait aussi le problème du lieu, parce qu’on a pas de local. Donc proposer un espace à la fois sécurisant et confidentiel c’était compliqué», explique Margaux, psychologue du collectif Quid’Autre, à Street Press.
De plus, les migrants n’ont pas toujours conscience de ce qu’est la santé mentale et qu’il est possible de se soigner, d’en parler. «Ils n’ont pas forcément connaissance du fait qu’on peut discuter avec un psychologue et que ce n’est pas réservé aux fous», a expliqué Caroline Douay, coordinatrice terrain de MSF en Ile-de-France.
En septembre 2017, une étude publiée par la Comede, association pour la santé des exilés, avait alerté sur la santé mentale des migrants. L’association avait montré le lien entre «les violences qu’ont subies les exilés, leurs conditions de vulnérabilité sociale et les troubles psychiques graves dont ils sont atteints».
L’étude montrait que sur les 16.095 personnes que l’association a reçu entre 2007 et 2016 pour un bilan de santé, 16,6% souffraient de troubles psychiatriques graves : troubles du sommeil, envie de suicide, problèmes de mémoire…