La ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn a assuré comprendre la colère et «l'épuisement» des personnels des maisons de retraite, appelés à une mobilisation nationale inédite mardi, tout en refusant de débloquer davantage de fonds pour répondre à leurs revendications.
La colère «est justifiée» dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), «je comprends l'épuisement des personnels», a déclaré la ministre sur France 2.
«D'ailleurs nous avons en septembre mis en place un groupe de travail sur la qualité de vie au travail dans les Ehpad et sur les carrières», a-t-elle ajouté, disant attendre ses «recommandations».
Ces dernières années, «les besoins en personnel ont augmenté sans que forcément les financements suivent», a concédé Mme Buzyn, rappelant que «les personnes âgées qui arrivent en Ehpad sont de plus en plus dépendantes» en raison du développement du maintien à domicile.
Pour 2018, «ces besoins ont été anticipés» et «beaucoup plus d'argent est prévu», a insisté la ministre, évoquant les «100 millions d'euros supplémentaires» prévus par le budget de la Sécurité sociale, auxquels elle a «rajouté» la semaine dernière 50 millions d'euros pour les établissements en difficulté.
«C'est déjà énormément d'argent», a-t-elle insisté, rejetant l'idée d'aller au-delà. «Le budget des Ehpad» est celui qui va «le plus augmenter dans tout le budget» de la Sécu, a-t-elle fait valoir.
Face à la grogne, sa priorité est «d'expliquer que le budget est en augmentation» malgré une mise en oeuvre étalée dans le temps, source du «décalage ressenti par les personnels» par rapport «à l'urgence et aux besoins».
Plus généralement, il faudra «travailler avec l'ensemble des acteurs pour réfléchir au modèle de financement de la dépendance de demain», alors que le nombre de «personnes âgées de plus de 85 ans" doit passer de «1,5 million» à «5 millions» en 2050, a insisté la ministre.
Les personnels des Ehpad sont appelés à faire grève mardi pour réclamer plus de moyens. Ce mouvement regroupe CGT, CFDT, FO, Unsa, CFTC, CFE-CGC et SUD, avec le soutien de l'association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) et d'associations de retraités.