L’avocat franco-libanais Robert Bourgi, à l’origine des révélations sur les costumes offerts à François Fillon, a expliqué pourquoi il avait décidé de le «tuer», lors de la campagne présidentielle.
Sur le plateau de Jean-Jacques Bourdin, Robert Bourgi a déclaré avoir agi pour «plusieurs raisons». Il a commencé par évoquer sa relation avec François Fillon. Lui qui se dit avoir été toujours fidèle, accuse l'ancien candidat à la présidentielle d’avoir «violé toutes les règles de l’amitié», sans préciser ce qu'il entendait par là.
Ensuite, Robert Bourgi a expliqué avoir pris la défense de Nicolas Sarkozy, tandis que son rival, François Fillon, «passait son temps à le démolir». Et ça, l’avocat «ne le supportait pas». «François Fillon a toujours détesté Nicolas Sarkozy. Il a toujours eu les mots les plus inélégants à son égard (…) Pendant des années, j’ai essayé de réconcilier les deux hommes», a-t-il raconté.
Un fervent soutien de Nicolas Sarkozy
Mais ce sont les attaques de François Fillon lors de la campagne de la primaire de la droite, sur les affaires judiciaires concernant Nicolas Sarkozy, qui ont achevé de convaincre Robert Bourgi. L'ancien Premier ministre avait déclaré lors de son discours dans la Sarthe : «Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen ?». Une petite pique que Robert Bourgi n’a pas accepté.
C'est également «l’addiction» de l’ex-candidat à l’argent qui a motivé Robert Bourgi. «Je le savais accro à l’argent. On ne pouvait pas le laisser faire cela. Celui qui aurait pu diriger la France aurait eu de sérieux problèmes (…) Heureusement qu’il n’a pas été président de la République. C’est un triste sire», a-t-il déclaré à Jean-Jacques Bourdin.
Pendant les quinze minutes d’interview, Robert Bourgi s’est également exprimé sur ses relations avec les journalistes. «Lorsque sort le ‘Penelope Gate’ (…) J’ai dit à Sarkozy que Fillon n’ira jamais à l’Elysée parce que j’allais le niquer. J’avais ourdi le complot (…) Je savais exactement que j’allais payer ces costumes par chèque, que j’allais appeler mon ami Valdiguié (Laurent Valdiguié, journaliste au JDD, ndlr), et que j’allais lui montrer ce chèque», a-t-il expliqué.