Jawad Bendaoud a quitté mercredi à la mi-journée la prison de Fresnes (Val-de-Marne) pour le palais de justice de Paris, où a commencé dans l'après-midi son procès pour avoir logé deux jihadistes du 13 Novembre.
«Jawad Bendaoud a été extrait vers midi de la maison d'arrêt de Fresnes pour gagner le palais de justice», a indiqué à l'AFP la Direction de l'administration pénitentiaire. Quelques heures plus tôt, les forces de l'ordre avaient dégagé totalement les accès de la prison, barrés par une centaine de surveillants mobilisés dans le cadre du mouvement national des gardiens.
Vidéo virale
Ce délinquant multirécidiviste, déjà condamné en 2008 pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner», a accédé à la célébrité brutalement, le 18 novembre 2015. Les policiers d'élite du Raid avaient lancé l'assaut contre cette planque très tôt le matin, tuant les deux jihadistes et la cousine d'Abaaoud, Hasna Aïtboulahcen, qui s'y trouvait avec eux.
Dans une interview à l'AFP, Jawad Bendaoud avait déclaré près de l'immeuble que ces hôtes voulaient «juste de l'eau et faire la prière» et «qu'ils venaient de Belgique». «Je n'étais pas au courant que c'était des terroristes», affirmait ensuite sur BFMTV le jeune homme, agité. «On m'a dit d'héberger deux personnes pendant trois jours. J'ai rendu service», expliquait-il encore. La vidéo allait devenir virale et faire l'objet de multiples parodies.
Depuis son arrestation, il clame son innocence. «Jawad», comme l'ont appelé des millions de Français, est «celui dont on a ri après avoir trop pleuré», a résumé son avocat Xavier Nogueras.
Surnommé «le logeur de Daesh», il a échappé aux assises : les juges d'instruction ont estimé qu'il savait qu'il hébergeait certains auteurs des attentats parisiens, mais n'avait pas connaissance de leur projet d'attaques futures dans le quartier de La Défense près de Paris.
Un de ses proches, Mohamed Soumah, et Youssef Aïtboulahcen, frère d'Hasna Aïtboulahcen, seront jugés à ses côtés, respectivement pour «recel de malfaiteurs terroristes» et «non dénonciation de crime terroriste».