Le président de l'Association des familles victimes du lait contaminé aux salmonelles, Quentin Guillemain a émis des doutes lundi devant la presse sur la gestion par l'Etat de l'affaire, estimant qu'il n'était peut-être pas «irréprochable».
«Comment peut-on dire que l'Etat n'a pas une part de responsabilité dans ce qui s'est passé, dans tous les cas, comment peut-on dire que l'Etat est irréprochable, que les processus ont tous été respectés, et malgré tout, on a continué à donner ces produits-là aux enfants», a déclaré Quentin Guillemain devant la presse.
«Comment peut-on dire le contraire, à partir du moment où on trouve ce type de produits dans des crèches, dans des hôpitaux, des jours après le retrait de ces lots, et qu'on met en cause les grandes enseignes qui ont fait la même chose ?», a-t-il poursuivi.
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait indiqué jeudi que les agents de la répression des fraudes (DGCCRF) avaient, lors de 2.500 contrôles réalisés depuis le 26 décembre, trouvé des boîtes de lait infantile Lactalis qui auraient dû être retirées dans 91 établissements, dont des supermarchés mais aussi dans des crèches ou des hôpitaux.
«Ce qu'on nous dit, c'est 'l'Etat est irréprochable'. Je l'ai dit au ministre ce matin, nous en doutons, rien ne nous permet aujourd'hui de le dire et c'est même plutôt l'inverse», a déclaré Guillemain, reçu le matin même à Bercy par Bruno Le Maire et sa collègue ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
«On a exprimé ce matin également que sur les sites internet de vente aux particuliers, on trouvait encore ce type de produit, il serait temps de s'en inquiéter», a poursuivi Guillemain.
«Ce n'est pas à nous de tirer la sonnette d'alarme, il est temps que l'Etat français prenne ses responsabilités du début à la fin», a-t-il insisté.
Trente-sept bébés ont été atteints de salmonellose en France -dont 18 avaient été hospitalisés- après avoir consommé un lait ou un produit d'alimentation infantile Lactalis infecté par la salmonelle, selon un nouveau bilan au 11 janvier. Ils vont tous «bien», selon l'agence sanitaire Santé publique France.