Emmanuel Macron a assuré ce jeudi 11 janvier que «des sanctions» seraient «prises» dans l'affaire de produits Lactalis qui auraient dû être retirés de la vente à la suite d'une contamination à la salmonelle, s'il s'avérait que «des pratiques inacceptables» avaient été commises.
«Oui, l'Etat français est en mesure d'assurer la sécurité alimentaire», a en outre affirmé le chef de l'Etat au cours d'une conférence de presse commune avec le chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni.
Le gouvernement réclame des comptes
Alors que plusieurs distributeurs ont reconnu avoir vendu des lots de laits Lactalis qui auraient dû être retirés, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé avoir convoqué les acteurs de la grande distribution et la direction de Lactalis.
Il a également indiqué que la Répression des fraudes proccèdera la semaine prochaine à 2.500 contrôles supplémentaires. Mercredi déjà, la DGCCRF indiquait que des contrôles partout en France étaient en cours pour vérifier que les produits avaient bien été retirés des rayons et des stocks dans toute la chaîne de la distribution, des magasins aux hôpitaux en passant par les pharmacies.
En dépit du rappel de produits lancé en décembre à la suite de la découverte d'une contamination aux salmonelles dans une de ses usines, 984 produits Lactalis ont échappé à la procédure et ont été vendus dans plusieurs magasins Leclerc. «Je ne peux que constater et confirmer l'existence de défaillances dans les opérations de retrait effectuées par certains magasins de notre enseigne», a écrit sur son blog mardi soir le patron de l'enseigne, Michel-Edouard Leclerc, reconnaissant un «bug inadmissible».
Mercredi, c'était au tour de Système U d'annoncer avoir vendu 384 boîtes de lait qui auraient dû être retirées de ses rayons, alors qu'Auchan a annoncé la vente de 52 boîtes de lait infantile Lactalis concernées par le rappel.
«Il s'avère que 384 boîtes de lait ont échappé à cette procédure de rappel mise en œuvre dès le 21 décembre, et ont été vendues dans les jours qui ont suivi», a annoncé Système U, qui a «instantanément procédé à l'appel des clients identifiés». Tous les groupes concernés ont présenté leurs excuses.
Les produits Lactalis bannis chez certains distributeurs
Après le loupé de Leclerc, d'autres distributeurs, comme Système U, ont décidé de renforcer leurs contrôles, voire de cesser «définitivement» de commercialiser des laits infantiles produits par Lactalis.
C'est le cas d'Intermarché, dont le président Thierry Cotillard a tiré à boulets rouges sur Lactalis, dénonçant auprès de l'AFP une «gestion chaotique de sa crise». A ce stade, deux produits ont été remontés dans le réseau, qui effectue des vérifications pour établir si d'autres produits sont passés entre les mailles du filet.
Carrefour, qui dit avoir «été très vigilant sur cette question» du retrait des produits, a parallèlement décidé de «la mise en place d'un plan de contrôle renforcé pour s'assurer de la destruction des stocks des produits concernés dans nos magasins», a déclaré une porte-parole à l'AFP.
Pour expliquer le dysfonctionnement, Leclerc évoque «à ce stade» des difficultés liées à la succession de rappels et à une opération promotionnelle, décidée trois mois en amont et dont «les stocks seraient arrivés en magasin avec un étiquetage différent».
Pour sa part, Monoprix a annoncé la mise en place d'un blocage des codes-barre : «S'il en reste, ce qu'on ne pense pas, ils ne peuvent pas être encaissés», a indiqué une porte-parole.