Après la polémique autour de Brigitte Lahaie, qui avait déclaré sur BFMTV face à Caroline De Haas que l’«on peut jouir d'un viol», c'est au tour de Catherine Millet de tenir des propos controversés.
Invitée ce matin sur France Inter, dans l'interview de 7h50, l’écrivaine s’est à nouveau exprimée, notamment sur les frotteurs du métro, sujet déjà évoqué par les femmes de la tribune parue dans Le Monde. La veille, sur le plateau de «Quotidien», Catherine Millet avait déclaré : «J'ai une certaine compassion pour les frotteurs», évoquant la misère sexuelle de ces derniers.
Pour l’auteure, ces agissements punis par la loi ne méritent pas qu'une femme se sente traumatisée ou blessée. «Le type qui fume un gros cigare a coté de moi peut m'importuner autant que celui qui met sa main sur mon genou», a estimé Catherine Millet, entraînant la perplexité de l’animateur radio.
Catherine Millet, sur le droit à être importunée : "Le type qui fume un gros cigare a coté de moi peut m'importuner autant que celui qui met sa main sur mon genou" #le79Inter @alibaddou pic.twitter.com/qa4uCVzE7O
— France Inter (@franceinter) 12 janvier 2018
«Ces féministes qui veulent entretenir les autres dans le rôle de la proie fragile, elle ne leur rendent pas service», a lancé Catherine Millet, ajoutant : «Il faut sortir de ce petit épisode la conscience tranquille. (…) Elle oublie, et elle passe à autre chose».
«Malheureusement je suis trop âgée pour que ça m'arrive»
Catherine Millet a également affirmé : «Ça m'est arrivé, bon maintenant malheureusement je suis trop âgée pour que ça m'arrive comme ça m'arrivait quand j'étais plus jeune, mais quand ça m'arrivait, ou je me retournais et je disais au type très fort pour lui faire honte devant tout le monde ‘Arrêtez de me tripoter’, ou je sortais et puis j'oubliais, dans la minute j'oubliais».
Au cours de l’entretien, Ali Baddou est également revenu sur des propos choquants de l’auteure, à propos du viol, tenus sur France Culture fin 2017 : «C'est mon grand problème, je regrette beaucoup de ne pas avoir été violée. Parce que je pourrais témoigner que du viol, on s'en sort», avait dit Catherine Millet. L’écrivain a répliqué qu’elle s'était appuyée sur «des témoignages de femmes [qu'elle a] rencontrées» et qui ont réussi à «surmonter cette épreuve».
Les propos de Catherine Millet ne sont, une nouvelle fois, pas passés inaperçus. Sur Twitter, Caroline de Haas a dénoncé la banalisation de la violence.
A cause de propos comme ceux tenus par Catherine Millet sur @franceinter, toutes ces violences sont oubliées, banalisées et moquées. Elles sont rarement comptabilisées dans les enquêtes. La parole des concernées est quasi inexistante sur les antennes. #BalanceTonPorc
— Caroline De Haas (@carolinedehaas) 12 janvier 2018
Caroline de Haas conclut, dans un autre tweet : «Il n'y a donc AUCUN rapport entre le fait d'être 'sexy' et le fait d'être agressée. Les femmes sont victimes de violences parce qu'elles sont femmes et que la société comme les agresseurs considèrent leurs corps comme des objets à leur disposition. #BalanceTonPorc».