Des militantes féministes répondent ce mercredi 10 janvier à la tribune défendant la «liberté» des hommes «d'importuner», signée par Catherine Deneuve et une centaine de femmes, les accusant de «mépriser» les victimes de violences sexuelles.
«Dès que l'égalité avance, même d'un demi-millimètre, de bonnes âmes nous alertent immédiatement sur le fait qu'on risquerait de tomber dans l'excès. L'excès, nous sommes en plein dedans (...) En France, chaque jour, des centaines de milliers de femmes sont victimes de harcèlement. Des dizaines de milliers d’agressions sexuelles. Et des centaines de viols. Chaque jour», écrivent les signataires d'un texte publié sur le site francetvinfo en «réponse» à la tribune publiée mardi dans Le Monde par un collectif de femmes, s'inquiétant d'un retour du «puritanisme» après l'affaire Weinstein.
Pour ces féministes, une trentaine, dont Caroline De Haas, les journalistes Lauren Bastide et Giulia Foïs, la présidente des Chiennes de garde Marie-Noëlle Bas, la psychiatre Muriel Salmona, ou de nombreuses militantes associatives, «les signataires mélangent délibérément un rapport de séduction, basé sur le respect et le plaisir, avec une violence».
«Cette tribune, c'est un peu le collègue gênant ou l'oncle fatigant qui ne comprend pas ce qui est en train de se passer», poursuivent-elles.
«Banaliser les violences sexuelles»
Affirmant que la plupart des personnalités citées dans le quotidien sont «récidivistes en matière de défense de pédocriminels ou d'apologie du viol», elles regrettent qu'elles «utilisent une nouvelle fois leur visibilité médiatique pour banaliser les violences sexuelles» et «méprisent de fait les millions de femmes qui subissent ou ont subi ces violences».
«Avec ce texte, elles essayent de refermer la chape de plomb que nous avons commencé à soulever. Elles n'y arriveront pas», poursuivent les signataires, concluant que «les porcs et leurs allié.e.s ont raison de s'inquiéter. Leur vieux monde est en train de disparaître».