L'enquête pour «violences contre personne dépositaire de l'autorité publique» après l'agression lundi d'un policier à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) a été confiée à un juge d'instruction, a annoncé jeudi le parquet de Bobigny à l'AFP.
Cinq jeunes, âgés de 14 à 24 ans, devaient comparaître jeudi à Bobigny dans cette affaire. Les majeurs devaient être jugés en comparution immédiate et le mineur être présenté à un juge des enfants. Le parquet a finalement décidé d'ouvrir une information judiciaire, pour mener «des investigations supplémentaires». Les jeunes mis en cause nient toute participation aux violences contre le policier.
Les faits s'étaient déroulés lundi dans la cité des 3.000. Peu avant 18h, les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) avaient arrêté le conducteur d’un scooter, au comportement suspect. Ce dernier avait pris la fuite avant d’être rattrapé par les fonctionnaires de police.
Pendant le contrôle, des jeunes s'étaient rassemblées, encerclant les policiers, avant que la situation ne dégénère. L’un des policiers a reçu des coups puis un individu lui a sauté sur la tête les pieds joints. Pour disperser la foule, son coéquipier avait dû faire usage de son arme, tirant en l’air.
Selon les informations du Parisien, deux suspects, dont le conducteur du scooter, ont été interpellés immédiatement sur les lieux tandis que deux autres ont été arrêtés dans la cité un peu plus tard. Le dernier suspect, qui porte un bracelet électronique, a été retrouvé dans un appartement, où les forces de l’ordre ont également découvert près de 500g de résine de cannabis. Les cinq personnes, âgées de 14 à 24 ans, ont été placées en garde à vue.
Le fonctionnaire agressé, qui souffre de contusions au crâne et d’une entorse au poignet, s’est vu prescrire de son côté huit jours d’incapacité totale de travail (ITT).
L’affaire survient alors que deux policiers ont été passés à tabac lors d’une intervention à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) lors de la nuit de la Saint-Sylvestre. «Cette société de la violence ne saurait continuer à exister dans les prochaines années, il faut y mettre fin», a souligné le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, dénonçant des actes «inadmissibles».