Nicole Belloubet souhaite mettre en place un parquet national antiterroriste. Elle enjoint la direction des affaires criminelles et des grâces à travailler à sa mise en place et son organisation.
La ministre de la Justice et garde des Sceaux espère ainsi faire face à «une menace sans commune mesure» en France, où des attentats jihadistes ont fait 241 morts depuis 2015, indique l'AFP.
L'objectif du gouvernement est «de disposer d'une véritable "force de frappe judiciaire antiterroriste"», a déclaré Nicole Belloubet devant des procureurs réunis à l'Ecole nationale de la magistrature à Paris.
Actuellement, le parquet de Paris est compétent au niveau national pour tous les dossiers terroristes.
Ce nouveau parquet national sera le deuxième spécialisé après la création en 2013 du parquet national financier (PNF), né du scandale des comptes cachés de l'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac.
«Avec la création d'un parquet national antiterroriste (PNAT), le parquet de Paris se verrait ainsi dégagé de ce contentieux lourd et spécifique. Il serait ainsi plus efficace et plus visible. Le PNAT aurait quant à lui toute la disponibilité pour recentrer son activité sur cette mission essentielle», a détaillé la ministre, sans toutefois donner de date d'installation pour cette nouvelle instance. On ignore également le magistrat qui en prendra la tête.
Le terrorisme : défi n°1 de la justice
Alors que la France vient de sortir du régime d'exception de l'état d'urgence, que plusieurs lois sont venues récemment durcir la lutte contre la criminalité et le terrorisme, la ministre a estimé que la lutte contre le terrorisme était «le principal défi» de la justice.
Selon le gouvernement, environ 1.700 Français sont partis rejoindre les zones jihadistes irako-syriennes depuis 2014, dont 700 s'y trouveraient encore. Fin novembre, quelque 300 étaient revenus en France, parmi lesquels 66 femmes et près de 60 mineurs.