Syndicats, patronat et gouvernement ont commencé mercredi à discuter du dossier sensible d'une réforme de l'assurance chômage, qu'Emmanuel Macron veut ouvrir aux indépendants et à davantage de démissionnaires.
Les huit organisations syndicales et patronales étaient reçues au ministère depuis la fin de matinée par Antoine Foucher, le directeur de cabinet de la ministre du Travail Muriel Pénicaud.
Sur le papier, les idées au programme de campagne de Macron étaient simples et claires: ouvrir davantage l'assurance-chômage, réfléchir à sa gouvernance, et mettre en place un bonus malus pour les entreprises qui abusent des contrats courts.
Dans les faits, l'équation s'avère plus compliquée - qui sont les indépendants?, comment les indemniser?, combien de démissionnaires pourraient bénéficier du système?, quel en sera le coût?, quid des effets d'aubaine?- et a retardé le lancement des discussions.
Chiffrages et scénarios s'entrechoquent, comme dans un rapport récemment rendu sur la seule question des indépendants, qui vont en France du coiffeur au médecin en passant par le livreur Deliveroo.
Commandé par le gouvernement, ce rapport de l'Igas et de l'IGF propose 10 scénarios d'extension de l'assurance chômage aux indépendants, tout en incitant l'exécutif à avancer "avec prudence".
Inquiets, les partenaires sociaux, ont réclamé mardi que les décisions sur l'assurance chômage soient prises "sur la base d'un diagnostic et d'objectifs élaborés conjointement avec l'Etat" et "pouvant conduire, si elles le jugent pertinent, à une négociation paritaire", donc sans l'Etat.
Ils défendent, dans un document commun, un système qui permet "d'apporter de la sécurité financière aux ménages et limite le risque qu'ils basculent dans la pauvreté".