Plusieurs centaines d'opposants au transfert de l'aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) ont randonné dimanche matin sur le site prévu pour l'infrastructure, à cinq jours de la remise du rapport de la médiation gouvernementale sur ce projet contesté, a constaté une journaliste de l'AFP.
Munis de chaussures de randonnée et de bâtons de marcheurs, riverains et opposants de toutes générations se sont élancés peu avant 10H00 de la ferme de Bellevue sur deux boucles de 10 et 12,5 km, parcourant les routes, sentiers et sous-bois de l'ouest et du centre de la «ZAD», la zone d'aménagement différé dédiée au projet, rebaptisée «zone à défendre».
Inaugurés début juillet, ces sentiers balisés de randonnée visent «à montrer que la ZAD vit, que les habitants des environs s'y sentent bien et (...) à rompre avec l'ostracisme qui frappe la ZAD et ses habitants», a dit à l'AFP Dominique Le Lay, habitante du bourg de Notre-Dame-des-Landes.
«On a souhaité refaire des tracés qui mettaient en valeur la zone, pour que les gens voient quelle nature allait être détruite si le projet se faisait», a-t-elle expliqué.
Délimitée depuis 1974, la ZAD est une zone de 1.650 hectares, en plein bocage nantais, occupée à temps plein par 200 à 300 «zadistes» qui ont promis de la «défendre» en cas d'intervention des forces de l'ordre.
Un rapport remis vendredi
«Aujourd'hui, on vient randonner, avec nos bâtons de marche, mais si le chef de l’État faisait le mauvais choix, ces bâtons de marche se transformeront en bâtons de défense», a prévenu Greg, membre du groupe d'entretien des sentiers.
Pour Jocelyne, randonneuse nantaise d'une soixantaine d'années, peu habituée des mobilisations anti-aéroport, cette grande balade dans la ZAD «est à double détente». «C'est une manière de montrer que c'est une zone accessible, contrairement aux clichés totalement ridicules, mais aussi de marquer le coup, à quelques jours de l'échéance», dit-elle.
Les trois médiateurs, nommés il y a six mois, doivent remettre vendredi leur rapport, censé aider le gouvernement à trancher sur cet épineux dossier, enlisé depuis des années.
Samedi, les partisans de la nouvelle infrastructure ont choisi de mettre l'accent sur les nuisances sonores et les risques que fait peser, selon eux, le maintien d'un aéroport à proximité d'une agglomération de 620.000 habitants, en simulant un accident d'avion en plein centre-ville de Nantes.