La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a annoncé mercredi qu'elle allait demander aux représentants syndicaux et patronaux des "propositions" en matière de prévention du harcèlement au travail, notamment pour combattre le "sexisme ordinaire", selon elle terreau de dérapages.
"Je vais saisir les partenaires sociaux, c'est-à-dire les employeurs et les organisations syndicales, pour qu'ils fassent aussi des propositions sur le sujet", a-t-elle déclaré sur France 2. "La loi condamne précisément et sévèrement toute forme de harcèlement sexuel, toute forme de discrimination" au travail, mais la prévention, elle, doit être améliorée, et notamment "il faut former tout le management", estime Mme Pénicaud.
Elle a évoqué le "terrain" propice au harcèlement: "le sexisme ordinaire, des blagues lourdes et puis un peu plus lourdes", qui "créent tout un climat qui fait qu'un certain nombre de femmes ne se sentent pas à l'aise, --c'est pareil pour les homosexuels d'ailleurs--, et puis un jour il y en a qui dérapent".
Il y a "des biais inconscients", a-t-elle ajouté, estimant que "beaucoup d'hommes ne sont pas de mauvaise volonté mais ne se rendent pas compte que leur attitude, leur comportement, crée ce climat". En France, comme dans d'autres pays, le scandale Weinstein a provoqué une vague de dénonciations aussi bien dans la rue que dans l'entreprise ou le monde politique. Le gouvernement prépare pour 2018 un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles, dont un volet sera la verbalisation du harcèlement de rue.