La ministre du travail a été mise en cause jeudi par des élus de gauche pour avoir réalisé une plus-value boursière d’environ 1 million d’euros en vendant des stock-options en 2013 à la suite d'un plan social chez Danone.
En réalité, Muriel Pénicaud, a perçu au total 4,74 millions d'euros net de 2012 à 2014, alors qu'elle était directrice des ressources humaines chez Danone, selon sa déclarations d'intérêts publiée jeudi par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Plus précisemment, elle a perçu, en tant que DRH de Danone, 1.212.721 euros net de rémunération et gratifications en 2012,puis 1.144.924 en 2013 et 2.388.877 en 2014, selon la déclaration d'intérêts.
Après la publication d’une enquête du quotidien L’Humanité, la sénatrice communiste Eliane Assensi l'a notamment accusée d'avoir réalisé cette plus-value en profitant d'une «flambée boursière en faveur de Danone suite à l'annonce de la suppression de 900 emplois».
Mme Pénicaud a dénoncé des «amalgames», expliquant que «l'attribution du plan de stock-options» était «bien antérieure à l'annonce du plan de départs volontaires, et n'a aucun lien avec ce dernier», dans une interview au Figaro à paraître vendredi. «Le niveau de ma rémunération était fixé en toute transparence, avec une part fixe et une part variable différée, comme les 200 autres dirigeants de l'entreprise», a-t-elle encore dit.
Directrice de Business France
La HATVP, qui publie les déclarations d'intérêts concernant les rémunérations perçues par les ministres au cours des cinq années ayant précédé leur entrée en fonction, fait également apparaître une rémunération de 92.719 euros net pour Mme Pénicaud en 2014 en tant que présidente de l'Agence française des investissements internationaux.
A la tête de l'agence publique Business France, dont elle était directrice générale, Mme Pénicaud a touché, en net, 161.845 euros en 2015, puis 203.124 euros en 2017 et 57.741 euros en 2017. Business France est soupçonnée d'avoir enfreint la réglementation sur les marchés publics en ne faisant pas d'appel d'offres pour l'organisation d'un déplacement à Las Vegas d'Emmanuel Macron, ministre de l'Economie à l'époque, confiée au géant de la communication Havas en décembre 2015, alors que Mme Pénicaud était à sa tête.