Accusé d'agression sexuelle par l'écrivaine Ariane Fornia à l'Opéra Bastille à Paris au printemps 2010, l'ancien ministre Pierre Joxe a dénoncé dans une «mise au point» lundi «un tissu de contre-vérités».
Ancien membre du Conseil constitutionnel et figure de la mitterrandie, M. Joxe revient, dans une déclaration écrite à l'AFP, sur ce qu'il qualifie de «dénonciation calomnieuse» et «scandaleuse», dont «l'inanité (...) résulte d'abord de son invraisemblance même».
Il décortique ainsi un post du blog d'Ariane Fornia, par ailleurs fille de l'ex-ministre sarkozyste Eric Besson, publié le 18 octobre et intitulé «#moiaussi: pour que la honte change de camp». Mme Fornia y décrit une agression sexuelle par un «ancien ministre de Mitterrand», plus tard désigné comme Pierre Joxe, lors d'une représentation à l'Opéra Bastille.
«Les contradictions qui minent ce récit le discréditent entièrement», estime ainsi M. Joxe, en affirmant n'avoir été qu'une fois à l'Opéra Bastille «à l'époque évoquée», pour «une représentation de L'Or du Rhin» de Richard Wagner. «J'ai fait vérifier que ce soir-là, comme toujours depuis sa création, L'Or du Rhin a été exécuté sans entracte», poursuit M. Joxe, avant de souligner que, dans sa description, Mme Fornia «raconte l'arrivée de son père "à l'entracte"».
Contacté par l'AFP, Eric Besson n'a pas donné suite mais il a répondu lundi à Pierre Joxe sur son compte Twitter.
M.Joxe. Je répondrai à un enquêteur ou un juge. Et , j'espère, à vous , les yeux dans les yeux. Ma fille décide ce soir avec Me Fedida https://t.co/QOD5o3BWac
— Eric Besson (@EricBessonFr) 6 novembre 2017
Interpellé un peu plus tard par un twitto jugeant «regrettable» qu'il n'ait «pas porté plainte à l'époque pour ne pas interférer avec (sa) fonction de ministre», l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy a posté un second tweet.
Ce n'était pas parce que j'étais ministre ! Être père était et reste plus important! Mais à l'époque ma fille ne voulait pas .J'ai respecté https://t.co/jd1jJXuic3
— Eric Besson (@EricBessonFr) 6 novembre 2017
Dans son communiqué, Pierre Joxe notait que, dans son récit, son accusatrice expliquait ne pas arriver à se «concentrer sur la mort des Dieux et les vocalises de la cantatrice». «Il n'est pas question de la "mort des Dieux" dans L’Or du Rhin», rétorque M. Joxe. Et «on n’y entend pas non plus de "vocalises"», insiste-t-il.
«Je suis sûr que tout lecteur attentif et de bonne foi de son texte jugera le prétendu "témoignage" de Mme Besson pour ce qu’il est, à savoir un tissu de contre-vérités, une fantasmagorie forgée pour son blog "littéraire ", mais surtout une incompréhensible agression», relève M. Joxe.
Pierre Joxe demande des excuses publiques
S'il affirme qu'il ne demandera «nulle réparation à son "auteure", ni à son père qui se dit pourtant prêt à "témoigner"», M. Joxe demande «des excuses écrites et publiques, en particulier aux journaux qui l’ont diffusée sans vérification». «Le dommage que j’ai subi, car il existe, est purement moral et finalement assez limité car, heureusement pour moi et pour mes proches, parmi toutes celles et ceux qui me connaissent, personne n’a cru un instant à cette invraisemblable «soirée à l'Opéra"», assure encore M. Joxe.