L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publie ce mardi une estimation du taux de pauvreté et des inégalités de niveau de vie en 2016.
Ainsi, le taux de pauvreté a baissé de 0,3 point, s’élevant à 13,9% de la population, après un taux à 14,2% en 2015. Ce recul fait suite à deux années consécutives de légère hausse (+ 0,2 point en 2014 et en 2015). Si la population en situation de pauvreté est moindre en 2016 qu’en 2011 (-0,7 point), elle reste toutefois plus élevée qu’avant la crise financière de 2008 (+0,7 point), relève l'Institut.
Les prestations sociales en partie responsables
L’évolution à la baisse de la pauvreté serait principalement liée à la redistribution en faveur des ménages les plus modestes. En effet, le taux de pauvreté calculé à partir des niveaux de vie avant redistribution serait quasi stable entre 2015 et 2016 (contre – 0,3 point après redistribution).
Les prestations sociales (minima sociaux, prestations familiales, allocations logement et prime d’activité) et les prélèvements directs expliqueraient donc l’essentiel de la baisse de la pauvreté monétaire. Cet effet serait surtout dû à la création en 2016 de la prime d’activité en substitution de la prime pour l’emploi et du volet «activité» du revenu de solidarité active (RSA).
En effet, la prime d’activité cible davantage les actifs les plus modestes que les deux dispositifs précédents et son taux de recours est largement plus élevé que celui du RSA activité. De fait, la baisse du taux de pauvreté liée à la redistribution serait la plus marquée pour les principaux bénéficiaires de la prime d’activité, à savoir les travailleurs aux revenus modestes, les actifs à la tête d’une famille monoparentale et les jeunes actifs de 18 à 24 ans (le RSA activité n’était pas ouvert aux jeunes de moins de 25 ans contrairement à la prime d’activité).
Données définitives publiées en septembre 2018
Dans le même temps et pour les mêmes raisons évoquées plus haut, l'Insee note une très légère baisse des inégalités de niveau de vie. En 2016, le coefficient de Gini, l'indicateur d'inégalités de salaires, diminue de 0,002, pour atteindre un niveau inférieur de 0,015 à son point haut de 2011 et proche de son niveau d’avant la crise de 2008.
Les données définitives pour 2016 des indicateurs de pauvreté et d’inégalités seront publiées en septembre 2018 par l'Insee.