Malgré les mesures décidées par les autorités pour prendre en charge les réfugiés, la situation reste problématique dans l’ensemble du pays.
Une situation humaine toujours préoccupante. Il y a un an, la jungle de Calais vivait ses derniers jours. Après avoir accueilli jusqu’à 10 000 réfugiés, ce vaste camp improvisé, aux abords du tunnel sous la Manche, était en passe d’être démantelé.
Des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants allaient être évacués et répartis sur tout le territoire. Alors que cette initiative avait pour but d’améliorer leur sort, la situation n’est aujourd’hui pas totalement réglée. A tel point que Natacha Bouchart, la maire de Calais, a prévu de s’exprimer ce matin à ce sujet. Mais le problème est plus vaste et concerne tout l’Hexagone.
Une épreuve nationale
En marge du Pas-de-Calais, plusieurs régions doivent faire face à un afflux de migrants. Ainsi, à la frontière avec l’Italie, des milliers de réfugiés désespérés, et prêts à vivre dans des conditions plus que précaires, ont tenté de rejoindre la France depuis le début de l’année. Ceux qui parviennent à la franchir vont à nouveau à Calais, pour tenter de rejoindre la Grande-Bretagne, ou se retrouvent à Paris. C’est pourquoi, dans la capitale, deux camps ont été ouverts en novembre et en janvier.
Pouvant accueillir respectivement 600 et 400 réfugiés, ils sont aujourd’hui saturés, à tel point qu’ils sont soutenus par des centres de «pré-accueil» partout en Ile-de-France. Le premier d’entre eux vient d’ouvrir à Cergy-Pontoise (Val-d’Oise). Et non loin de Calais, à Grande-Synthe, un autre centre de 2 500 places a été créé. «On ne fait que les disperser», regrette ainsi Pierre Henry, le directeur de France terre d’asile, pour qui cette gestion est à revoir. Une dispersion qui s’avère très dangereuse pour les mineurs étrangers. Estimés à 13 000 sur le territoire, leur nombre a en effet explosé en deux ans. Face à ce phénomène, les régions se sentent parfois «dépassées», comme l’a fait savoir la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, qui a appelé le gouvernement «à agir».
Des efforts à fournir
Devant cet immense défi, le gouvernement tente de trouver la bonne méthode. Ainsi, après la promesse, en juillet, de créer en deux ans 12 500 places d’hébergement, le gouvernement a indiqué récemment qu’il allait démarrer «dans les prochaines semaines» des missions au Niger et au Tchad, pour identifier des personnes pouvant bénéficier du droit d’asile, en les différenciant de celles dont la démarche est «économique». Mais en plus de ce travail à la source, les associations préconisent d’agir directement dans l’Hexagone, à travers la création de structures de transit dans toutes les régions. «En prenant en charge les personnes dès leur arrivée, en identifiant leurs besoins, on les intégrera mieux, insiste Pierre Henry». Un accueil qui appelle donc, encore pour longtemps, de nombreux efforts.