Mobilisations, grèves, réunions, séminaires… Les événements s’enchaînent jusqu’à vendredi, chaque camp comptant reprendre la main.
Un nouveau round s’amorce. Après un mois de septembre ponctué de plusieurs journées d’actions face aux chantiers sociaux du quinquennat, le face-à-face entre l’Etat et les syndicats va monter en intensité cette semaine.
Entre la mise en place de stratégies et les rencontres des différents acteurs, une nouvelle journée de mobilisation est prévue demain. Cette fois-ci, c’est la fonction publique qui est appelée à descendre dans la rue par l’ensemble des fédérations – un fait inédit depuis 2007.
Un face-à-face tendu
Dans le viseur des opposants : la suppression de 120 000 postes en cinq ans, le gel des rémunérations, ou encore la réinstauration du jour de carence. La mobilisation pourrait être particulièrement importante, avec près de 130 manifestations et rassemblements prévus dans 90 départements.
Et pourrait même être suivie d’une autre, plus tard, cette fois contre la réforme du Code du travail. A l’initiative de la CGT, les principaux syndicats se réunissent en effet aujourd’hui, pour mettre en place une «action unitaire» face aux ordonnances du gouvernement. Même FO, qui jusqu’alors était réticent à se rallier au mouvement, compte s’y joindre. Poussé par sa base, Jean-Claude Mailly a ainsi accepté de se mobiliser dans la rue.
De son côté, le gouvernement s’organise. Edouard Philippe a pris les devants, hier, lors d’un séminaire gouvernemental. Le Premier ministre a réuni ses troupes pour les préparer aux futures réformes sociales du quinquennat, comme celles de la formation professionnelle ou de l’assurance chômage. «Il y a beaucoup de choses à faire si on veut à continuer à réparer le pays», a prévenu le locataire de Matignon.
Le président se lancera lui-même dans la bataille, en recevant les syndicats jeudi et vendredi, à l’Elysée, pour discuter de ces prochaines réformes et tenter de les convaincre.
Une nouvelle stratégie
Si chaque camp fourbit ses armes, l’issue du duel n’en est pas moins incertaine. Emmanuel Macron entend «montrer que la négociation est la vraie méthode du gouvernement», explique Rémi Bourguignon, chercheur au Cévipof, afin de pouvoir désamorcer plus facilement les crises à venir.
Et de leur côté, les syndicats espèrent ouvrir une brèche pour de nouvelles revendications. Ils prennent exemple sur les routiers qui, après plusieurs journées d’actions, ont obtenu la semaine dernière le maintien de certaines de leurs primes.
Ce revirement place l’Etat «dans une impasse», selon Rémi Bourguignon. Accorder ce type de concessions pourrait donner l’impression que les secteurs possédant un pouvoir de nuisance l’emportent. Une image que le gouvernement va tout faire pour changer cette semaine.