Un super jumbo A380 d'Air France qui assurait la liaison Paris-Los Angeles, a dû se poser en urgence au Canada samedi soir, en raison d'une importante panne sur l'un de ses moteurs.
Heureusement, parmi les 520 passagers, aucun n'a été blessé.
Pour une cause encore inconnue, l'appareil, un très gros porteur A380 construit par l'avionneur européen Airbus, qui avait décollé à 11H30 de Paris, a subi un «grave dommage» sur l'un de ses quatre réacteurs, a indiqué un porte-parole de la compagnie à l'AFP, et les pilotes ont alors décidé de le dérouter. Il a atterri sur l'aéroport militaire de Goose Bay au Canada.
Le déroutage a eu lieu alors que le vol passait au-dessus du Groenland, l'avion s'est posé à Goose Bay à 15H42 GMT, soit 17H42 heure française, a précisé le porte-parole. L'atterrissage s'est passé «normalement» sur cette base militaire, qui est un aéroport dit de dégagement sur les routes aériennes transatlantiques.
Les passagers devaient repartir de Goose Bay «à 04H15 heure locale» dimanche matin, à bord d'un B777-300 d'Air France et d'un B737 affrété par la compagnie, directement pour Los Angeles, a précisé un porte-parole d'Air France dans la soirée à Paris.
Aucune explication sur la cause de l'avarie sur le moteur n'a pu être donnée dans un premier temps. Selon de premiers témoignages de passagers recueillis par la télévision publique canadienne CBC, une détonation a été entendue, suivie d'un décrochage de l'avion, que l'équipage a rapidement maîtrisé.
«La cabine a commencé de vibrer. Quelqu'un a crié, et nous avons compris que quelque chose n'allait pas bien» a dit Sarah Eamigh à la CBC. «Il n'y avait pas la panique qu'on aurait pu craindre» a ajouté Pamela Adams, interviewée sur la même chaîne de télévision, en saluant la compétence de l'équipage.
Les images diffusées par les passagers étaient assez spectaculaires, l'enveloppe entourant le réacteur ayant totalement disparu.
Un oiseau en cause ?
«Les passagers du vol #AF66 Paris-Los Angeles du jour vont se souvenir de leur voyage longtemps», a tweeté Iskandar (@AlexBeaurepaire) en montrant deux photos d'un réacteur dénudé, son capot arraché, avec la partie avant (soufflante) disparue.
Les passagers du vol #AF66 Paris - Los Angeles du jour vont se souvenir de leur voyage longtemps ! @airfrance pic.twitter.com/PBuM2kXexR
— نIskandar (@AlexBeaurepaire) 30 septembre 2017
Un autre tweet, Miguel Amador (@theamadoor) a aussi posté un petite vidéo apparemment filmée en vol par le hublot, où l'on voit le réacteur dénudé par l'arrière, avec le texte «avarie de moteur à mi-chemin au dessus de l'Atlantique #airfrance #airfrance66 #AF66», et où il évoque la possibilité de la rencontre avec un oiseau.
Engine failure halfway over the Atlantic Ocean #airfrance #airfrance66 #AF66 #birdstrike possibly pic.twitter.com/ETAFw2WIDR
— marley.remy (@theamadoor) 30 septembre 2017
Le 4 novembre 2010, un Airbus A380 de la compagnie australienne Qantas avait été contraint de revenir sur l'aéroport de Singapour pour un atterrissage d'urgence, après l'explosion d'un de ses quatre moteurs Rolls-Royce quelques minutes après son décollage.
Les A380 d'Air France sont équipés de réacteurs GP7200, spécialement conçus pour ces énormes oiseaux des airs, les plus gros avions du monde à deux étages de passagers, réalisés par l'association des deux motoristes américains General Electric et Pratt and Whitney (United Technologies Corp).
Le GP7200 est issu des programmes de réacteurs à grande capacité GE90 de General Electric et PW4000 de Pratt and Whitney. Air France a été la première compagnie a choisir ce réacteur en 2001 lorsqu'elle a commandé ses gros porteurs. Il est entré en service en 2009 dans la compagnie. Air France exploite au total 10 super-jumbos Airbus A380, qui portent chacun quatre réacteurs.
Here's a video of the landing. pic.twitter.com/aLUoM5avLH
— Jacob Soboroff (@jacobsoboroff) 30 septembre 2017
Airbus a présenté au salon du Bourget en juin dernier une version améliorée de son avion emblématique, appelée «A380Plus», destinée à optimiser sa rentabilité pour tenter de relancer ses ventes car l'avion est en panne de commandes depuis près de deux ans.