Les Françaises utilisent de moins en moins la pilule contraceptive. Un mouvement de fond qui ne fait que s'accentuer, comme le révèle une étude menée par l'agence sanitaire de Santé Publique France, à l’occasion de la Journée mondiale de la contraception.
La pilule reste la méthode de contraception la plus utilisée, selon cette étude réalisée en 2016 auprès de 4315 femmes âgées de 15 à 49 ans, concernées par la contraception. Pourtant, depuis 2012, son utilisation est en baisse. En 2010, 45% des femmes utilisaient la pilule comme moyen de contraception, mais elles n'étaient plus que 40,5% en 2013. Un nombre qui tombe à 36,5% en 2016.
Contraceptions différentes en fonction de l'âge
Des méthodes contraceptives diversifiées et une dizaine d’options sont proposées aux femmes. D’après l’étude, les méthodes varient selon l’âge des utilisatrices : le préservatif pour les premiers rapports, la pilule une fois en couple et le stérilet lorsque le nombre d’enfants désiré est atteint.
Ce désamour n’affecte cependant pas les jeunes filles. La pilule est davantage utilisée par les 15-19 ans (60,4%) et les 20-24 ans (59,5%). Mais, à partir de 25 ans, cette méthode passe sous la barre des 50% et concerne un tiers des femmes (35,4%) entre 30 et 34 ans.
Polémiques autour de la pilule
La désaffection pour la pilule s'est amplifiée depuis la polémique née en 2012 autour de celle-ci. Une étudiante, Marion Larat, avait lancé une action en justice après être restée handicapée à 65% suite à un AVC, qu’elle impute à la prise de la pilule de 3e génération.
L’affaire avait été classée sans suite la semaine dernière, mais elle avait relancé le débat sur les effets secondaires néfastes du contraceptif : maux de tête, nausées, perte de libido, saignements, seins douloureux, prise de poids, changements d'humeur.
Alors que la pilule contraceptive fêtera son 50e anniversaire en décembre prochain, la journaliste indépendante Sabrina Debusquat avait également contribué à relancer le débat en publiant, en septembre dernier, « J’arrête la pilule », où elle critique ce symbole de la libération sexuelle qui concerne 4,5 millions de femmes en France.