L'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes n'est pas une «priorité», a estimé dimanche le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
Interrogé au «Grand Jury» RTL/Le Figaro/LCI sur cette mesure, promesse de campagne d'Emmanuel Macron, M. Collomb a déclaré : «Je proposerai que l'on puisse résoudre le problème du chômage avant de s'attaquer aux problèmes civilisationnels». «Pour le moment, je n'ai pas vu ce projet porté dans le calendrier» et «pour moi, la priorité est aujourd'hui toujours économique et sociale», a-t-il ajouté.
Selon lui, la PMA «peut poser des problèmes» et il faudra «mettre des garde-fous». Enfin, le ministre de l'Intérieur, qui était maire de Lyon lors des rassemblements contre le mariage homosexuel en 2013, particulièrement suivis dans cette ville, a répété qu'il était «formellement opposé à la GPA» (gestation pour autrui), interdite en France. «Autant je pense qu'on peut accepter la PMA, autant je suis opposé à la GPA parce que c'est la marchandisation des corps», a-t-il souligné.
Rétropédalage
La procréation médicalement assistée est actuellement réservée au traitement de l'infertilité chez les couples hétérosexuels. L'ouverture de la PMA aux femmes célibataires et aux couples de lesbiennes sera proposée par le gouvernement dans le cadre de la révision de la loi bioéthique en 2018, avait annoncé mardi la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa.
Avant d'effectuer un léger rétropédalage ce dimanche sur le plateau de France 3. «En 2018, a priori fin 2018, il y aura des Etats généraux de la bioéthique, dans le cadre de la loi bioéthique. Dans ce cadre, nous débattrons effectivement de la PMA et le gouvernement proposera d'ouvrir la PMA», a-t-elle affirmé.
L'adoption de cette mesure est «très probable» mais il faudra attendre «le rapport final des états généraux de la bioéthique» qui se déroulent avant la révision des lois bioéthique, avait également nuancé jeudi la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.