France 2 a dévoilé lundi soir les contours d’un accord «secret» entre l’Etat et les sociétés d’autoroutes, prévoyant notamment des hausses des tarifs.
Pour comprendre l’affaire, il faut remonter en 2015. Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, et Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, annoncent le gel des tarifs d’autoroute. Jugeant ce gel «illégal», les sociétés gestionnaires attaquent l’Etat en justice. Mais en avril 2015, à l’issue de négociations, un accord est signé par les sociétés d’autoroutes, Ségolène Royal et Emmanuel Macron.
Des hausses chaque année de 2019 à 2023
Selon les termes de cet accord, que «L’œil du 20h» a pu consulter, les sociétés d’autoroutes «s’engagent à financer 3,2 milliards de travaux sur dix ans». En échange, elles obtiennent une stabilité fiscale, une clause pour allonger la durée des concessions et surtout des «hausses de tarifs additionnelles […] chaque année de 2019 à 2023». Selon l’Arafer, autorité indépendante de contrôlée, le surcoût pour les automobilistes atteindrait 500 millions d’euros. Un chiffre contesté par les sociétés d’autoroutes.
Et la hausse pourrait ne pas s’arrêter tout de suite. En janvier dernier était annoncé un plan de travaux national de 803 millions d’euros. Un plan, financé notamment par de nouvelles augmentations de tarifs.
Or, selon l’Arafer, «sur les 800 millions d’euros, il y a 87 millions qui sont des opérations qui figuraient déjà dans les accords initiaux». «Il n’y a pas à faire payer l’usager une deuxième fois pour ces investissements qui sont une obligation contractuelle», souligne encore l’autorité.