Valérie Pécresse, présidente LR de la région Île-de-France, n'exclut pas de quitter Les Républicains si Laurent Wauquiez en était élu président en décembre, fixant des «lignes rouges» tout en reconnaissant qu'il a apporté certains «gages».
«Je me réserve, à voir, une position qui dépendra de son comportement et de sa ligne politique, ça n'a rien de personnel, mais je crois qu'on est très nombreux dans ce cas et à penser de la même façon» a affirmé Valérie Pécresse sur France Inter.
L'ancienne ministre a fixé «deux lignes rouges : la première, c'est la porosité avec le FN. J'entends qu'aujourd'hui beaucoup de gages sont donnés sur cette absence de porosité».
«Moi, je constate une chose, c'est qu'aucun leader du FN ne dit qu'il veut travailler avec moi», alors que l'ex-élue FN Marion Maréchal-Le Pen avait dit qu'il y avait «des choses à faire» avec M. Wauquiez et que le vice-président FN Florian Philippot a dit vouloir prendre un café avec lui.
«J'ai entendu Laurent Wauquiez dire "Trump est inspirant". Moi, il ne m'inspire pas», a-t-elle encore dit. «Si on court après le FN, ça ne sera pas ma droite».
Deuxième ligne rouge : «Est-ce qu'on respectera au sein de LR ceux qui pensent différemment ? Et je peux vous dire qu'on est très nombreux (...) à vouloir faire cet aggiornamento de la droite pour avoir une droite bien dans ses valeurs» a-t-elle mis en garde.
Mme Pécresse, qui a renoncé à se présenter à la tête du parti, a mis en cause «le timing de cette élection (...) prématuré» alors qu'elle s'est «engagée à être présidente de région sans cumul».
Elle entend néanmoins participer à la bataille d'idées. «Si je crée "Libres!"», un mouvement qui sera lancé le 10 septembre, «si je demande à tout le monde de me rejoindre, si je lance ce mouvement d'idées, c'est pour prendre ma part de responsabilité dans la redéfinition de la ligne à droite», une ligne qu'elle souhaite «ferme, sociale, réformatrice».
«Pour moi, ce n'est pas une question de personne ou de parti (...). L'enjeu ce n'est pas le parti, c'est de redonner aux Français envie de droite, la réoxygéner», a-t-elle dit, même si le parti a aussi «besoin d'être géré».