Le Premier ministre Edouard Philippe est revenu dans un entretien au Journal du Dimanche sur son rôle au sein du couple exécutif, se comparant à un «chef d'orchestre», «complémentaire» du président, et mettant en œuvre sa politique.
«La seule image que je trouve comparable au chef de gouvernement, c'est chef d'orchestre», a déclaré le Premier ministre au JDD. «Je ne me prends pas pour le compositeur, ni pour le premier soliste, et pas davantage pour le percussionniste au fond de la salle», a-t-il développé en filant la métaphore.
«Le président est la clé de voûte du système. Moi, je mets en œuvre la politique sur laquelle il s'est engagé», a-t-il également avancé.
«Dans son interview au Point (un entretien fleuve donné par le chef de l'Etat à l'hebdomadaire, et paru jeudi, jour de la présentation des ordonnances sur le Code du travail, ndlr) il donne la profondeur, la direction, la cohérence. En présentant les ordonnances, je les traduis en actions concrètes. Nous sommes complémentaires», a poursuivi le chef du gouvernement.
«Il ne faut pas dramatiser»
M. Philippe a également rappelé qu'Emmanuel Macron avait dit aux parlementaires réunis en Congrès début juin «combien la réforme du pays serait un exercice difficile. (...) Mais il ne faut pas dramatiser. Si la tâche est difficile, il ne s'agit pas non plus d'un sacrifice», affirme l'ancien maire du Havre.
Le Premier ministre a également défendu son interview de rentrée, accordée à BFMTV et RMC, et à la suite de laquelle il avait été jugé imprécis sur les chiffres, notamment par des membres de l'opposition.
«Quand je sais, je sais, quand je ne sais pas, je ne sais pas et je le dis. Je connais tellement de gens, en politique, qui font semblant de savoir et qui vous empapaoutent. Moi pas. Je ne connais pas tous les chiffres par cœur, je ne suis pas Wikipédia», a-t-il lancé.
Enfin il a semblé afficher son indifférence face aux menaces d'exclusion de son parti, Les Républicains. «Je reste attaché à ce parti, que j'ai contribué à créer», dit-il. «Ce que je fais à la tête du gouvernement est conforme à mes idées et à mes valeurs. Il y a des gens qui se passionnent en ce moment pour ce qui se passe dans les partis politiques, grand bien leur fasse. Moi, ce qui m'intéresse, c'est de faire avancer le pays», a-t-il lancé en conclusion.