A Marseille, Nice ou Toulon, plus de 3.000 personnes ont passé une nuit de «grand bazar» de samedi à dimanche dans les gares en raison d'un incendie qui a ravagé 240 hectares près d'Aubagne (Bouches-du-Rhône) avant d'être fixé, faisant quatre blessés légers dont trois pompiers.
«J'ai reçu un SMS à 5h00 du matin pour me dire que mon TGV était annulé. J'ai décidé d'aller à la gare de Toulon. C'était un grand bazar (...) beaucoup de monde partout. Un pauvre homme de la SNCF entouré par des dizaines de passagers sans informations», raconte à l'AFP Yohann Delamarre, un Caennais de 26 ans en vacances à La Londe-les-Maures (Var) qui devait partir dimanche matin pour Paris.
«Les pompiers des Bouches-du-Rhône nous autorisent à une reprise progressive des circulations», a déclaré sur Twitter la SNCF en fin de matinée, alors qu'environ 1.300 personnes étaient toujours bloquées en gare de Marseille, 1.700 à Toulon, et 370 à Nice à bord d'un TGV.
La ligne SNCF Paris-Nice a été coupée dans les deux sens samedi soir, impactant une dizaine de trains, en raison d'un feu de forêt qui a été fixé dans la nuit de samedi à dimanche.
Après avoir «lutté toute la nuit d'arrache-pied afin de stabiliser les flancs de l'incendie qui restent encore actifs», près de 620 pompiers étaient mobilisés dimanche matin, appuyés depuis par deux Tracker, deux Canadair et un hélicoptère bombardier d'eau, ont fait savoir les pompiers dans un communiqué.
Quatre personnes ont été blessées légèrement, dont une femme âgée et trois pompiers, surtout pour des intoxications par les fumées.
Dans le hall de la gare de Nice, noir de monde, la situation était tendue dimanche matin en cette journée de grands retours, l'une des plus chargées de l'année selon les responsables de la SNCF interrogés sur place par l'AFP.
Certains voyageurs gardent leur calme, comme Donatien, un touriste de 19 ans en partance pour Lille, qui raconte avoir bien dormi et avoir été approvisionné en plateaux-repas. «Cela fait douze heures que je suis là, je ne veux pas partir en autocar, je veux un train pour Paris», criait en revanche une femme aux personnels de la SNCF sur un quai.
«Nuit courte»
«Nuit courte» pour Diane Emdin, 44 ans, qui a passé la nuit avec 360 autres passagers dans un Nice-Marseille qui a dû rebrousser chemin à Cannes en raison du départ du feu. «Retour à Nice vers 1H30 du mat'. Nous avions le choix entre le taxi, dormir dans le train couchettes ou dans un gymnase de la ville», précise-t-elle, soulignant «la gentillesse du personnel de la SNCF et de la protection civile».
Quelque 200 de ces passagers étaient en cours d'acheminement dimanche matin vers Marseille en car. Les autres attendaient d'embarquer dans le premier TGV qui devrait en fin de matinée quitter Nice pour se rapprocher de Paris en attendant le feu vert des pompiers et de la SNCF.
«Les passagers ayant passé la nuit en gare de Toulon ont pu se restaurer. Les passagers nécessitant des traitements médicaux ou présentant des problèmes de santé ont été évacués vers Marseille à 8h45 par deux bus mis à disposition par la SNCF», a déclaré la préfecture du Var dans un communiqué.
«Nous avons d'abord tenté l'hôtel mais vu le nombre de personnes et la période c'était impossible. Nous avons mis à disposition des rames de repos pour dormir, des repas, des boissons, avec le renfort de la Croix rouge et de la Protection civile. Le confort était sommaire mais ils n'ont pas dormi dehors. Les personnes handicapées, enceintes ou âgées ont été acheminées en taxi au cas par cas, a déclaré à l'AFP un porte-parole de la SNCF PACA. «La bonne nouvelle est que nos installations n'ont pas souffert. Le feu a traversé les voies donc nous avions peur que les câbles aient fondu ou autres - ce n'est pas le cas», a-t-il-ajouté.