Connu pour son temple perché, ses reliefs et ses bars tendances, le parc des Buttes-Chaumont, qui fête cette année ses 150 ans, est un poumon vert pour Paris et un repaire pour des espèces animales et végétales comme l'orge sauvage ou la chouette hulotte.
Créé en 1867 sous Napoléon III, qui voulait aérer Paris, le parc des Buttes-Chaumont est d'une "impressionnante biodiversité. La plus importante de la capitale, derrière le cimetière du Père Lachaise", rappelle Paul-Robert Takacs, chargé d’études floristiques à la mairie de Paris.
Pourtant, le parc, conçu pour l'Exposition universelle de 1878 sous la houlette de l'ingénieur Jean-Charles Alphand (1817-1891), est totalement artificiel.
Avec son lac, des cascades et une grotte, ce parc paysager à l'anglaise, qui s'étend sur 25 hectares dans le XIXe arrondissement, a été bâti sur une ancienne carrière de gypse, exploitée jusqu'en 1860 pour construire des immeubles parisiens.
Mais dans ce parc artificiel, espèces végétales et animales foisonnent.
Un cèdre majestueux cohabite avec l'un des premiers séquoias plantés en France, indique la Ville de Paris. Plus loin, un platane d'Orient, deux ginkgos bilobas, un orme de Sibérie ou encore un sophora, le long du lac, ornent le jardin.
Côté plantes, la violette odorante, le compagnon blanc, le lierre terrestre ou l'orge sauvage poussent à travers les Buttes.
Selon un inventaire commandé par la Ville en 2012, il existe 689 espèces indigènes, dont 122 espèces animales, avec notamment 42 espèces d'oiseaux aux Buttes-Chaumont.
"Les chouettes hulottes sont revenues. Une dizaines de perruches, un épervier, des pics-verts et des grimpereaux sont aussi arrivés", se réjouit Thomas Puaud, bénévole à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui organise régulièrement des visites dans le parc.
"Les corneilles se multiplient, les mésanges aussi. Il y a aussi un héron, des bernaches et un faucon crécerelle dans une rue juste à côté du parc", ajoute-t-il.
"Aux Buttes, il y a plus de friches non fauchées que dans les autres parcs parisiens où il y a essentiellement des pelouses. Ici, les animaux ont de quoi se nourrir et peuvent se cacher", dit le bénévole, qui s'inquiète tout de même de la diminution des moineaux.