Nicole Bricq, sénatrice (La République en marche) de Seine-et-Marne et ex-ministre de François Hollande, est décédée dimanche matin à l'âge de 70 ans des suites d'un accident, ont annoncé à l'AFP des sources gouvernementales.
Nicole Bricq, qui avait été l'une des premières parlementaires socialistes à rejoindre Emmanuel Macron après la création de son mouvement En Marche, est décédée à l'hôpital de Poitiers (Vienne), «des suites d'une chute accidentelle dans un escalier» samedi soir, a précisé l'une de ces sources.
Mme Bricq se trouvait sur son lieu de vacances quand elle a fait cette chute, a indiqué pour sa part à l'AFP Philippe Bonnefoy, son ancien chef de cabinet au ministère du Commerce extérieur. Elle est décédée tôt dimanche matin à l'hôpital de Poitiers où elle avait été transportée, a-t-il ajouté en précisant qu'elle serait inhumée «dans les jours qui viennent à La Rochefoucauld» (Charente), sa ville natale.
Née le 10 juin 1947, Nicole Bricq avait été élue députée PS de Seine-et-Marne en 1997 en battant alors le sortant RPR Jean-François Copé, qui avait pris sa revanche sur elle en 2002. Elle était ensuite devenue sénatrice de Seine-et-Marne en 2004. Spécialiste des questions économiques, dotée d'une forte personnalité, elle était devenue en 2011 rapporteure générale du Budget au Sénat, première femme à occuper ce poste.
Après la victoire de François Hollande à la présidentielle de 2012, elle avait été nommée ministre de l'Ecologie, poste qu'elle n'avait occupé qu'un mois, avant de devenir ministre du Commerce extérieur jusqu'au remaniement de mars 2014.
Mme Bricq avait décidé il y a quelques jours de jeter l'éponge et de ne pas se représenter aux sénatoriales de septembre en Seine-et-Marne.
Nombreux hommages
«Élue de talent, elle aura marqué la vie politique de notre pays par son investissement de chaque instant, notamment au sein de notre haute assemblée. Ces derniers jours encore, elle a témoigné en séance d'un grand sérieux et d'une force de travail considérable, qualités reconnues de tous au Sénat», a aussitôt réagi auprès de l'AFP François Patriat, président du groupe LREM au Sénat.
«Militante, ancienne première fédérale de Paris, longtemps proche de Jean-Pierre Chevènement et de Dominique Strauss-Kahn, députée, sénatrice, plusieurs fois ministre, spécialiste des finances publiques, d'économie et d'écologie, la carrière de Nicole Bricq fut caractérisée par sa compétence, la défense de ses convictions et son intelligence. Trois traits majeurs de sa personnalité reconnus tant par ses ami-e-s que par ses adversaires politiques», a également réagi dans un communiqué le Parti socialiste.
Emmanuel Macron, le président de la République, lui a également rendu hommage sur son compte Twitter.
Nicole Bricq était une femme libre, au grand sens de l'État. J'apprends avec tristesse son décès. Cette amie engagée nous manquera beaucoup.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 6 août 2017
François Hollande a également rendu hommage à son ancienne ministre.
Nicole Bricq était une «passionnée», a écrit l'ancien président dans un communiqué à l'AFP. «D'abord de l'État. Elle l'avait montré dans ses fonctions ministérielles au service de notre Commerce extérieur de 2012 à 2014. Ensuite de la politique. Elle s'était engagée très tôt à gauche et avait su faire évoluer ses idées à mesure des changements du monde», écrit M. Hollande.
«Enfin, elle déterminait ses choix en fonction de la confiance que lui inspiraient des personnalités. Celles qu'elle pensait habitées d'une vision de la France. Là allaient ses fidélités. Elle était entière et transigeait peu. Sauf lorsque l'essentiel était en jeu», a ajouté l'ancien président de la République en exprimant son «chagrin».