Alors que les députés examinent depuis lundi les textes de moralisation de la vie publique, les débats ont été particulièrement chaotiques mardi 25 juillet et ponctués par plusieurs suspensions de séance.
En cause : les errements de la députée LREM Carole Bureau-Bonnard, chargée de mener la séance en tant que première vice-présidente de l’Assemblée nationale, en remplacement de François de Rugy.
«Ici, on est pas dans une phase d’apprentissage»
Les députés de l’opposition, des Insoumis aux Républicains, ont en effet dénoncé à plusieurs reprises la conduite des discussions et les votes sur les amendements «Vous menez ces débats d’une façon incompréhensible. Il y a un problème politique dans la manière dont les choses se passent», a ainsi tonné le député communiste André Chassaigne. «Ici, on est pas dans une phase d’apprentissage, on fabrique la loi. Donc il va falloir appliquer le règlement», a renchéri le député LR Philippe Gosselin.
.@AndreChassaigne (PCF) : "Vous menez ces débats d'une façon incompréhensible !" https://t.co/0AUmhzaw3A #DirectAN #LoiConfiance pic.twitter.com/SlWHJ8bWQh
— LCP (@LCP) 25 juillet 2017
.@phgosselin à la présidente de séance : "Ici, on n'est pas dans une phase d'apprentissage !" #LoiConfiance #DirectAN pic.twitter.com/vfpX2SQ2NU
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Même au sein de la majorité, les crispations étaient visibles. Furieux que la présidente ne lui donne pas la parole, l’élu MoDem Jean-Louis Bourlanges a quitté l’hémicycle en pleine séance.
Privé de parole, le député MoDem J-L Bourlanges, furieux, quitte l'hémicycle >> https://t.co/0AUmhzs7sa #DirectAN #LoiConfiance pic.twitter.com/4Pn7FBAM72
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Face à la grogne et perdue dans ses notes, Carole Bureau-Bonnard a bien tenté de se justifier, soulignant qu’il s’agissait «d’une manière très traditionnelle d’organiser les débats».
Grand moment de solitude pour la députée de l'Oise et vice-présidente, Carole Bureau-Bonnard, au perchoir... #DirectAN #LoiConfiance pic.twitter.com/s46zFPYtPi
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Mais à l’issue d’une nouvelle interruption de séance, réclamée par Jean-Luc Mélenchon qui n’y «comprenait plus rien», elle était remplacée au perchoir par le président de l’Assemblée nationale François de Rugy.
Déjà la veille, l’opposition parlementaire avait vivement protesté contre le déroulé de séance, présidée cette fois par Danielle Brulebois. «Madame la présidente. Dans notre Assemblée, il y a des règles dans la discussion des articles et l’ordre d’appel des amendements […] On est dans un débat de moralisation de la vie publique. Et franchement, délibérer dans des conditions de débat pareil est proprement ahurissant», avait ainsi sèchement lancé la députée PS Delphine Batho, lors d’un rappel au règlement.
Colère dans l'hémicycle quand @dbrulebois refuse de redonner la parole aux députés >> https://t.co/I4zFl2NXz0 #DirectAN #LoiConfiance pic.twitter.com/svx4WtRYBz
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Ces multiples incidents viennent alimenter les vives critiques émises par les parlementaires d’opposition sur l’inexpérience des députés LREM.