L'hommage national à Simone Veil s'est ouvert mercredi aux Invalides par le passage en revue de troupes de la Garde républicaine et des trois armes par le chef de l'Etat Emmanuel Macron qui devait prononcer quelques instants plus tard l'éloge funèbre.
Quelque 700 invités, membres de la famille et officiels, ainsi qu'une foule d'anonymes assistaient à cette cérémonie, sous un beau soleil d'été dans la cour d'honneur des Invalides sobrement parée de deux drapeaux tricolores. Le cercueil de celle qui fut longtemps la personnalité la plus aimée des Français a fait son entrée dans la Cour d'honneur par le péristyle de la cathédrale Saint-Louis des Invalides, revêtu du drapeau tricolore et porté par des Gardes républicains au son de la Marche funèbre de Chopin.
Il l'a quitté une heure plus tard accompagné du Chant des Marais, celui des déportés, en souvenir de l'internement de Simone Veil au camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Des dizaines de personnalités françaises et étrangères mais aussi de nombreux anonymes étaient présentes à cet hommage présidé par le chef de l'Etat. Il a prononcé son éloge funèbre et annoncé que Simone Veil reposerait au Panthéon avec son époux Antoine Veil, en «accord avec sa famille».
«J'ai décidé, en accord avec sa famille, que Simone Veil reposerait avec son époux au Panthéon» afin de témoigner «l'immense remerciement du peuple français à l'un de ses enfants tant aimés», a déclaré le chef de l'Etat à l'issue d'une cérémonie conclue par de longs applaudissements. «Vous avez, Madame, prodigué à notre vieille nation des dons qui l'ont faite meilleure et plus belle», a-t-il souligné devant son cercueil.
Madame Veil, vous avez jeté dans nos vies cette lumière qui était en vous. pic.twitter.com/fTWv3RoGez
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 5 juillet 2017
«Vous avez jeté dans nos vies cette lumière qui était en vous et que rien ni personne n'a pu jamais vous ôter. Les Français l'ont su, l'ont compris. Votre grandeur fit la nôtre», a-t-il ajouté. L'éloge funèbre du chef de l'Etat avait été précédé de celui des deux fils de l'ancienne ministre de la Santé. Ta «détermination constitu(ait) la trame de l'armure qui t'as permis de survivre à l'enfer», a lancé l'avocat Jean Veil. Son frère Pierre-François, également avocat, s'est souvenu pour sa part des «combats» de leur mère et d'abord de celui pour la «réconciliation, pour une Europe de paix, de solidarité et de progrès partagé»
De nombreuses personnalités
«Cet hommage est ton ultime victoire sur les camps de la mort», a-t-il encore souligné, concluant par le «dernier mot» de sa mère, «prononcé faiblement mais si distinctement, avant de retrouver papa pour toujours : merci».
Dans l'assistance, le gouvernement français était pratiquement au complet ainsi que plusieurs chefs de gouvernement étrangers, le Belge Charles Michel, le Luxembourgeois Xavier Bettel et le Bulgare Boiko Borissov. Valéry Giscard d'Estaing, dont Simone Veil fut l'emblématique ministre de la Santé n'était pas là. Bernadette Chirac représentait son époux Jacques Chirac au côté de leur fille Claude, tandis que Nicolas Sarkozy et François Hollande étaient présents.
Etaient également présents les anciens Premier ministres Bernard Cazeneuve, Manuel Valls, François Fillon, Jean-Pierre Raffarin, Lionel Jospin, Alain Juppé, les présidents de l'Assemblée François de Rugy et du Sénat Gérard Larcher, la maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, les anciens ministres Rachida Dati, Nathalie Kosciusko-Morizet, Ségolène Royal, Dominique Strauss-Kahn, Marisol Touraine, François Baroin.