Trente-deux ans après le début de l'affaire du petit Grégory, Jacqueline Jacob, sa grand-tante, et son époux Marcel Jacob ont été mis en examen pour enlèvement et séquestration suivie de mort.
Marcel Jacob, 71 ans, et sa femme Jacqueline, 85 ans, oncle et tante de Jean-Marie Villemin, avaient été placés en garde à vue mercredi dans un spectaculaire rebondissement de cette affaire.
Jeudi, le procureur général de Dijon avait indiqué que de nouvelles expertises d'une lettre manuscrite anonyme de 1983 adressée à Jean-Marie Villemin orientaient les soupçons sur Jacqueline Jacob. «Plusieurs personnes ont concouru» à l'assassinat de Grégory, avait-il ajouté.
Le couple Jacob avait déjà été soupçonné
Par le passé, les enquêteurs avaient soupçonné le couple Jacob d'être le mystérieux «corbeau», auteur de plusieurs lettres anonymes dont une revendiquant le meurtre. D'autant plus que Marcel Jacob s'en était pris verbalement à Jean-Marie Villemin peu avant le drame. Le couple n'avait toutefois jamais été inquiété judiciairement.
Le 16 octobre 1984, le petit Grégory Villemin, 4 ans, disparaissait. Il avait été retrouvé mort le soir-même dans la rivière, poings et pieds liés. Une lettre anonyme avait ensuite été reçue par les parents, le lendemain, avec le message suivant : «j'espère que tu mourras de chagrin, le chef, ce n'est pas ton argent qui pourra te redonner ton fils. Voilà ma vengeance, pauvre con».
Le dossier avait déjà été rouvert il y a dix-sept ans, le 14 juin 2000, afin que soit prélevé de l'ADN sur les lettres du corbeau. Les recherches avaient finalement été vaines, et l'ADN déclaré inexploitable. En 2008, de nouvelles traces d'ADN avait été découvertes sur les cordelettes qui avaient servi à attacher Grégory, et sur une seringue trouvée à proximité. Ces nouvelles recherches avaient permis d'isoler un ADN masculin et un féminin, qui ne correspondait pas à celui des parents.