Après le chamboulement du paysage politique lors de la présidentielle, l’avenir des différentes formations se joue avec l’élection des députés.
Ils sont 7 877 candidats pour 577 circonscriptions. Dimanche, les électeurs les départageront lors du premier tour des élections législatives. Un scrutin qui s’annonce porteur de renouveau, puisque 255 députés sortants ont renoncé à se présenter pour un nouveau mandat. La prochaine Assemblée devrait donc offrir une ébauche du futur paysage politique français, la présidentielle ayant entériné la fin des clivages traditionnels. Dans ce contexte, les formations politiques jouent gros, entre espoir de reconnaissance durable et crainte de mise à l’écart définitive.
La République en marche vers une majorité absolue
Selon les dernières projections, le parti d’Emmanuel Macron, crédité de 30 % d’intentions de vote, pourrait obtenir jusqu’à 400 sièges. En un an d’existence, le mouvement a en effet connu une ascension fulgurante, portant son fondateur à l’Elysée, et les Français semblent vouloir lui donner une majorité.
Une tendance inattendue, de nombreux observateurs ayant longtemps estimé que le déficit de notoriété des candidats REM, souvent novices en politique, les empêcherait d’atteindre l’hémicycle.
Un avenir imprévisible pour des Républicains divisés
Alors qu’il y a encore un mois, François Baroin affirmait être prêt à prendre la tête du gouvernement après une victoire législative de LR, cette perspective semble désormais lointaine. La nomination du maire républicain du Havre, Edouard Philippe, à Matignon, a en effet conduit à une rupture à droite, entre les «constructeurs» revendiquant de saisir la «main tendue» du président, et les tenants d’une opposition ferme. Le parti, crédité de 20 % d’intentions de vote, pourrait donc former deux groupes parlementaires distincts.
Le Parti socialiste en pleine lutte pour sa survie politique
Majoritaires dans l’Assemblée sortante, les socialistes, crédités d’à peine 8 % d’intentions de vote, devraient perdre une grande partie de leurs députés. Plombé par une campagne présidentielle difficile, qui s’est soldée par le score historiquement bas de Benoît Hamon (6,3 %), le PS subit à la fois la lassitude de son électorat et les départs de ses cadres. Plusieurs ont en effet choisi, à l’instar de l’ancienne ministre Marisol Touraine, de se présenter sous l’étiquette «majorité présidentielle», renonçant à accoler le poing à la rose à leurs affiches de campagne.
Le Front national pas certain de transformer l’essai
Dans son discours à l’issue du second tour, Marine Le Pen annonçait que le FN serait la principale force d’opposition du quinquennat. Mais avec 18 % d’intentions de vote, un tel poids politique est loin d’être garanti.
Chers Vauclusiens, chers militants et amis, je partage avec vous la lettre expliquant les raisons de mon retrait de la vie politique. pic.twitter.com/pQYUSZv4o8
— Marion Le Pen (@Marion_M_Le_Pen) 10 mai 2017
La refondation annoncée n’a pas encore eu lieu, et le départ de Marion Maréchal-Le Pen, rare députée sortante, est venue alimenter les rumeurs de divisions. Le FN a en outre été une nouvelle fois épinglé après la publication dans la presse des propos racistes, homophobes et anti-islam tenus, en ligne, par une centaine de ses candidats.
La France insoumise prête à récupérer les électeurs de gauche
Forte de la bonne dynamique enclenchée durant la campagne présidentielle, LFI espère incarner l’opposition de gauche à Emmanuel Macron. La déroute annoncée du PS pourrait en effet lui laisser le champ libre. Mais ses 12,5 % d’intentions de vote sont loin des 19,5 % de voix enregistrées par son leader, Jean-Luc Mélenchon, le 23 avril.
Ce dernier est toutefois en tête à Marseille, où il est candidat. Autrefois plus jeune sénateur de France, mais jamais député, il pourrait finalement rejoindre l’hémicycle.