GM&S Industry, l'équipementier automobile creusois en redressement judiciaire depuis décembre 2016, n'a fait à ce jour l'objet d'aucune offre ferme de reprise.
La date limite des dépôts d'offres de reprise avait été fixée au 7 juin, à 17H00, par le tribunal de commerce de Poitiers. «Le résultat, c'est qu'il y a zéro offre, donc on se fout de notre gueule!» a lancé jeudi, Patrick Brun, délégué CGT du site de La Souterraine (Creuse), à l'issue d'une assemblée générale des salariés, convoquée pour examiner les offres de reprise espérées.
Le syndicaliste a bien évoqué «un échange de mails» avec le leader français de l'emboutissage GMD - le repreneur potentiel le plus souvent cité - «mais on ne peut pas considérer ça comme une lettre d'intention», a-t-il aussitôt précisé. «Il y a bien une lettre d'intention de GMD, assortie de conditions suspensives», et Bercy «travaille avec GMD pour lever ces conditions suspensives qui ne dépendent pas que de Bercy», a-t-on précisé au ministère de l'Economie.
Une rencontre avec Macron
«Notre objectif reste le même : faire bouger les constructeurs» Renault et PSA, principaux clients de GM&S, pour obtenir des engagements supplémentaires, a expliqué l'avocat des salariés, Me Jean-Louis Borie. Les deux groupes automobiles ont déjà annoncé le 21 mai une augmentation de leurs commandes, assurant à GM&S un chiffre d'affaires total de 25 millions d'euros en 2018.
Les salariés, eux, «sont déterminés à se battre jusqu'au bout», rappellent les syndicats, bien conscients que GM&S est un des dossiers sociaux les plus chauds du gouvernement, à trois jours du premier tour d'un scrutin crucial pour le président Macron. L'usine creusoise, 277 salariés, est le deuxième employeur privé du département. Une délégation sera reçue à la sous-préfecture de Bellac vendredi 9 juin en fin de journée à 19H00 par le président de la République Emmanuel Macron qui est attendu en Haute-Vienne.