(Article écrit le 24 avril 2017) Après la passation de pouvoir avec Emmanuel Macron (elle pourrait avoir lieu le dimanche 14 mai), François Hollande abandonnera définitivement la fonction de président de la République qu’il occupait depuis 2012. Sa reconversion est entourée d’un épais mystère même si quelques pistes existent.
L’hypothèse principale mène à la présidence d’une fondation dédiée à l’innovation sociale, reconnue d’utilité publique par un décret en mars dernier. C’est Martin Hirsch, avec qui François Hollande entretient une solide amitié, qui avait vendu la mèche sur RTL le 27 avril. «"La France s’engage" est une initiative qu’il a soutenue depuis trois ans comme président de la République pour permettre à des initiatives de la société civile de développer leurs idées et de pouvoir apporter des services à ceux qui ont besoin de lecteur, d’éducation, de soutien» avait-il développé. 50 millions d’euros de subventions publiques ont ainsi été distribuées depuis trois ans à quelque quatre-vingt-treize projets.
«Les étincelles lui reviennent dans les yeux» à l’idée d’aborder ce projet, rappelait récemment un proche d’Hollande dans les colonnes du Parisien. Autre piste : la rédaction d'un livre dans lequel il reviendrait sur les actions menées durant ses cinq ans de mandat.
Un temps évoqué, l’idée de prendre en main la tête du conseil européen a en revanche pris du plomb dans l’aile avec la réélection du Polonais Donald Tusk jeudi 9 mars.
Une chose paraît ancrée dans le marbre : le deuxième président socialiste sous la Ve n’entend pas briguer une quelconque fonction politique en Corrèze, département qui l’a vu faire ses classes d’élu local. «Il ne faut jamais dire jamais, mais je ne ferai pas de retour», confiait François Hollande à Fabrice Lhomme et Gérard Davet dans leur ouvrage «Un président ne devrait pas dire ça… ». Avant lui, Valery Giscard d’Estaing avait, une fois son départ de l’Elysée en 1981, été élu successivement conseiller général du Puy-de-Dôme, député et président du Conseil régional d’Auvergne.
Il ne siègera pas au Conseil constitutionnel
Autre certitude, il ne siègera pas au Conseil constitutionnel bien que l’alinéa 2 de l’article 56 de la Constitution octroie en son sein une présence à vie aux anciens présidents de la République. Il ne sera pas le seul ex-locataire de l’Elysée encore en vie dans ce cas : Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy n’y mettent plus les pieds depuis officiellement mars 2011 pour le premier et janvier 2013 pour le second. Seul VGE y siège toujours.
Enfin, il paraît peu probable de le voir participer ou animer des conférences privées. «Il n'accumulera pas les conférences richement dotées. Il y a une image de président de gauche qu'il doit préserver», prédisait dernièrement sur Europe 1 Jean Garrigues, historien de la vie politique.