Le président François Hollande a appelé dimanche à «ne pas faire de l'Europe le bouc-émissaire de nos renoncements», lors de la commémoration de la bataille du Chemin des Dames à Cerny-en-Laonnois (Aisne).
«Aujourd'hui que l'Europe a su nous prémunir de la guerre et des conflits, préservons-là plutôt que d'en faire le bouc-émissaire de nos renoncements», a déclaré le chef de l'Etat alors que plusieurs candidats à l'élection présidentielle évoquent une sortie de l'Union européenne.
«Battons-nous à notre façon jusqu'à notre dernier souffle»
«L'histoire bégaie quand le nationalisme ressurgit avec d'autres traits (...) En commémorant la Grande Guerre, et - j'y ai tenu personnellement - en revenant sur le Chemin des Dames, nous ne regardons pas seulement le passé (...) nous nous tournons justement dans cette période vers nos responsabilités d'aujourd'hui», a affirmé François Hollande.
Cela, a-t-il dit, conduit à «repenser aux institutions et aux actes qui ont garanti la paix depuis 70 ans : les Nations Unies, qu'il nous faut encore défendre, l'Europe unie, qu'il nous faut encore promouvoir, et le couple franco-allemand qu'il nous faut encore rapprocher et chérir», a-t-il affirmé.
«Battons-nous à notre façon jusqu'à notre dernier souffle, jusqu'à notre dernier instant de responsabilité, pour la dignité humaine et pour la réconciliation de toutes les mémoires, c'est ce double message d'unité et de paix que nous portons en revenant cent ans plus tard sur le Chemin des Dames», a poursuivi le président de la République.
Les hommes fusillés «voulaient défendre leur patrie, comme les autres»
«Luttons pour cette exigence d'humanité partout où des massacres sont commis par des dictateurs cyniques, battons-nous pour éviter la résurgence des empires et affirmer la force du droit international", a encore déclaré M. Hollande.
Revenant sur les mutineries qui s'étaient produites au Chemin des Dames, le président a estimé qu'aujourd'hui, «il ne s'agit plus de juger, mais de rassembler». Les hommes fusillés «voulaient défendre leur patrie, comme les autres». Il a rappelé qu'en 1998, le Premier ministre Lionel Jospin avait demandé qu'ils réintègrent pleinement «notre mémoire collective nationale». Dix ans plus tard, à la nécropole de Douaumont, Nicolas Sarkozy s'était inscrit dans ses pas en affirmant que ces soldats n'étaient «pas des lâches mais étaient allés à l'extrême limite de leurs forces», a encore dit François Hollande.