L'affaire Richard Ferrand fait "tache" dans le début du quinquennat d'Emmanuel Macron, la presse de mercredi ironisant sur le thème de "l'arroseur arrosé".
Sur la sellette dans une affaire de transaction immobilière impliquant sa compagne, "l'encombrant monsieur Ferrand", comme le présente Le Parisien, est "un caillou dans les chaussures de Macron", titre Libération. Après les révélations initiales du Canard enchaîné, c'est au tour du Monde de livrer une "enquête sur un mélange des genres" cultivé "depuis vingt ans" par le ministre de la Cohésion des territoires, à l'époque où il dirigeait les Mutuelles de Bretagne.
Même si la justice n'a jusqu'à présent pas trouvé matière à enquêter, le problème, d'après Libération, est que le ministre "entache la réputation d'En marche, mouvement politique qui brandit la probité en étendard". "Quand on donne des leçons, il ne faut pas se mettre en position d’en recevoir", assène Laurent Joffrin dans l'éditorial de Libé.
"Sur la belle photo livrée par l’Elysée, il y a désormais une tache. L’histoire de ces dernières années est pleine de taches restées petites. Elle est pleine aussi de taches qui paraissaient insignifiantes avant de gripper une machine, électorale ou quinquennale", met en garde Cécile Cornudet dans sa chronique politique des Echos.
"Pèse désormais une suspicion sur un exécutif pourtant construit sur la probité", estime Rémi Godeau de L'Opinion. Pour Guillaume Tabard du Figaro, "c'est bien Emmanuel Macron lui-même qui risque d'être affaibli par cette première affaire de son quinquennat"
De fait, écrit Frédéric Vézard dans Le Parisien, Emmanuel Macron "court le risque de gripper d'entrée son projet politique" en maintenant sa confiance à Richard Ferrand.
Retour de manivelle
"Les douze coups de minuit ont sonné pour Emmanuel Macron. En moins d’un mois, le climat délétère de la campagne présidentielle a rattrapé la vie politique française" et "la poudre de perlimpinpin s’avère bel et bien décevante", tacle Maud Vergnol dans L'Humanité.
"Dans ce grand ciel bleu qui accompagne les premiers pas d’Emmanuel Macron à la tête de l’État, il y a quand même un nuage", constate Pascal Coquis des Dernières Nouvelles d'Alsace.
Cela ne surprend pas Jean-Louis Hervois qui explique dans La Charente libre que "pour avoir bâti une bonne part de leur triomphe électoral sur l’exigence de probité, Emmanuel Macron et son mouvement risquaient à leur tour un méchant retour de manivelle. Il ne s’est pas fait attendre".
Ce "ministre en mode arroseur arrosé" est "un os à ronger tellement appétissant", ironise Florence Chédotal dans La Montagne. "Au fond, il n’y a pas lieu d’être étonné par ces nouveaux épisodes", estime Guillaume Goubert de La Croix. "L’exigence d’exemplarité du personnel politique a fortement monté au sein de la société. Le soupçon, justifié ou non, est devenu systématique tandis que l’ajustement des comportements, lui, ne peut se faire du jour au lendemain."