Richard Ferrand, secrétaire général du mouvement En Marche !, a été nommé, mercredi 17 mai, ministre de la cohésion des territoires du gouvernement d'Edouard Philippe.
Lointain compagnon de route du président élu Emmanuel Macron, leurs chemins se sont croisés le 3 octobre 2014 : Richard Ferrand, député PS du Finistère, est alors nommé en mission temporaire au côté du président élu, du temps où ce dernier était encore ministre de l'Economie. Richard Ferrand travaille à l'époque sur la réforme des professions dites réglementées du droit et de la santé.
Nommé, en été 2015, rapporteur général de la loi Macron, Richard Ferrand a ensuite été le premier parlementaire à rejoindre le mouvement En Marche !, dès sa création, en avril 2016.
Des débuts en journalisme et en communication
Né en 1962 dans l’Aveyron, Richard Ferrand a entamé sa carrière professionnelle en tant que journaliste après des études d’allemand et de droit à l’université Toulouse-I-Capitole et à Paris-Descartes. Il gravit les échelons à Centre Presse, avant d’être chargé des chroniques juridiques chez Auto Moto, Circuler et Vie Publique. Il intègre ensuite la rédaction du Monde. De 1988 à 1990, l’Aveyronnais devient directeur adjoint d’une agence de graphisme de presse, puis crée un cabinet de conseil en communication.
Méconnu du grand public, il fait pourtant partie du paysage politique depuis plusieurs années. Adhérent du Parti Socialiste dès l’âge de 18 ans, c’est en 1991 qu’il fait ses premiers pas en politique en rejoignant le cabinet de Kofi Yamgnane, secrétaire d’Etat aux Affaires sociales et à l’Intégration de François Mitterrand. Il deviendra par la suite son conseiller spécial.
Du Finistère à l'Assemblée nationale
Breton d’adoption, Richard Ferrand emménage à Hanvec dans le Finistère peu après la naissance de son fils. Il s’intéresse au cas des Mutuelles de Bretagne, qu’il parvient à redresser lors de son passage en tant que directeur, en 1998. Elu conseiller général de Carhaix, réélu en 2004, il est chargé de l’insertion, de l’économie sociale et solidaire.
Dans le cadre de ce mandat, Richard Ferrand fonde un garage solidaire, destiné à favoriser l’insertion dans le monde du travail des personnes à faibles ressources, et est un acteur de la fusion de l’hôpital de la ville avec le CHRU de Brest, empêchant ainsi la disparition du centre hospitalier de proximité.
Il accède au rang de conseiller général de Bretagne en 2010, au côté de celui qui deviendra le ministre de la Défense de François Hollande, Jean-Yves Le Drian. Elu député de la sixième circonscription du Finistère en 2012 après un échec en 2007, il devient alors membre du groupe Socialiste, Radical et Citoyen et siège à la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale.
Adhérent au PS de 1980 à 2017
Depuis sa collaboration avec l’ancien ministre de l’Economie, Richard Ferrand a œuvré avec Emmanuel Macron pour la création de son mouvement En Marche !, allant jusqu’à abandonner son étiquette socialiste dès l’élection du candidat centriste, soit trente-sept ans après son adhésion au PS.
Un changement de cap largement commenté par ses anciens camarades socialistes, dont son mentor Kofi Yamgnage. Lors d’un entretien à Ouest France, ce dernier affirmait ainsi : «je pense que c’est par opportunité qu’il est devenu macroniste. […] Mon sentiment est bien qu’il a trahi idéologiquement le PS». «C'est un opportuniste. Chez lui, tout sonne faux», ajoute Christian Troadec, maire de Carhaix à l'Hebdo du Finistère.
Désormais ministre, Richard Ferrand ne sera donc pas candidat aux législatives dans sa circonscription, comme il l'avait précédemment annoncé.