Le sénateur-maire socialiste Gérard Collomb a soutenu Emmanuel Macron dès la création de son mouvement En Marche!. Il a été nommé ministre de l'Intérieur du gouvernement Philippe.
Né en 1947 à Chalon-sur-Saône, de l'union d'un ouvrier métallurgiste et d'une femme de ménage, Gérard Collomb effectue des études supérieures à l'université de Lyon. Agrégé de lettres classiques en 1970, il s'engage d'abord dans une carrière de professeur dans plusieurs lycées de la région.
Le philosophe Saint-Simon, décrit par l'historien André Piettre comme «le dernier des gentilshommes et le premier des socialistes», constitue alors l'une de ses principales références. Comme un signe de son futur engagement.
Le plus jeune député du Rhône
Son goût prononcé pour le débat d'idées le pousse à bifurquer vers le métier politique. Dès 1974, il participe à la refondation du Parti socialiste dans le Rhône, au sein de la section du neuvième arrondissement de Lyon. En 1977, à peine âgé de 30 ans, il fait son entrée au conseil municipal. Quatre ans plus tard, il est élu député de la deuxième circonscription du Rhône à 34 ans – le plus jeune du département – avant d'être réinvesti en 1986.
A force d'évoluer dans ses rangs, Gérard Collomb est nommé secrétaire national du Parti socialiste en 1986, délégué aux relations extérieures puis aux pays en voie de développement. En 1992, alors qu'il siège au Conseil économique, social et environnemental, il participe à la création de la Fondation Jean-Jaurès, dont il devient le secrétaire général aux côtés de son président, Pierre Mauroy.
Membre du Grand Orient de France depuis 1989, le désormais professionnel de la politique n'a jamais caché son appartenance à la franc-maçonnerie.
Dans l'esprit de la «gauche plurielle»
Siégeant au conseil régional de Rhône-Alpes entre 1992 et 1999, il est élu maire du neuvième arrondissement de Lyon en 1995, grâce à une coalition avec le parti des Verts – devenant ainsi le premier à expérimenter ce que l'on baptisera plus tard la «gauche plurielle» sous Lionel Jospin. A cette longue liste de mandats s'ajoute celui de sénateur du Rhône à partir de 1999, un poste qu'il retrouvera en 2004, puis en 2014.
Mais son plus grand succès dans les urnes, Gérard Collomb le réalise en 2001, lorsqu'il succède à Raymond Barre à la tête de la mairie lyonnaise. Une prouesse qu'il réitère en 2008, en étant réélu dès le premier tour. Puis en 2014, avec seize points d'avance sur son adversaire, soit la plus large victoire d'un candidat socialiste dans les grandes villes de l'Hexagone.
Parmi les grands chantiers de ses mandats : l'aménagement des berges du Rhône, ou encore le système de location de vélos en libre-service «Vélo'v».
Un revenu de sénateur raboté pour absentéisme
Lors de l'élection présidentielle de 2007, il est l'un des rares à soutenir publiquement la candidate socialiste d'alors, Ségolène Royal. Pour celle de 2012, il prend position pour la candidature de Dominique Strauss-Kahn, avant d'intégrer l'équipe de campagne de François Hollande en tant que chargé des relations avec les entreprises et les grandes métropoles.
Le 1er janvier 2015, il devient le premier président de la nouvelle métropole de Lyon, collectivité qui fusionne la communauté urbaine du Grand Lyon et le conseil général du Rhône sur le territoire du Grand Lyon.
Depuis 2016, ses indemnités de sénateur sont plafonnées à 4.000 euros par mois, du fait de son absentéisme dans l'hémicycle – une baisse de revenus qu'il a décrit lui-même comme un «vrai cauchemar». Autre fait d'armes qui lui vaut des critiques, il s'est publiquement opposé à la règle du non-cumul des mandats, imposée par François Hollande.
Dès les premières heures du mouvement En Marche!, en juillet 2016, Gérard Collomb soutient ouvertement celui qui deviendra le nouveau président de la République, Emmanuel Macron. Il ne le quittera plus d'une semelle. Jusqu'à la place Beauvau.