Le quinquennat Macron connaît sa première fausse note avec une affaire immobilière révélée par Le Canard enchaîné autour du ministre Richard Ferrand, pièce maîtresse du nouveau président, alors que le gouvernement prépare un projet de loi de "moralisation de la vie publique".
L'entourage du Premier ministre Edouard Philippe a fait savoir à l'AFP que "la probité de Richard Ferrand (n'était) pas en cause". "Il ne saurait être question" de sa démission", a renchéri le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner à l'issue du Conseil des ministres.
Le ministre de la Cohésion des territoires, secrétaire général de La République en Marche! qu'il fut un des premiers à rejoindre en provenance du PS, a dénoncé une "pseudo-affaire" en guise de "cadeau de bienvenue" pour son entrée au gouvernement. Sur un autre volet dévoilé par Le Canard, l'embauche de son fils quelques mois comme collaborateur parlementaire, M. Ferrand a toutefois évoqué des regrets dans l'après-midi en déclarant sur franceinfo: "si c'était à refaire, je ne le referais pas".
Selon l'hebdomadaire satirique, en 2011, les Mutuelles de Bretagne -dont M. Ferrand, pas encore député à ce moment-là, était le directeur général- souhaitent louer des locaux commerciaux à Brest pour ouvrir un centre de soins et choisissent entre trois propositions celle d'une société immobilière appartenant à la compagne de M. Ferrand.
Les Républicains ont annoncé vouloir saisir le Parquet national financier pour qu'il ouvre une enquête sur "les agissements" présumés de Richard Ferrand. Mais l'institution judiciaire a indiqué ne pas être compétente "à ce stade" pour donner suite à la requête de LR. "A la lecture du Canard enchaîné et au vu de l'article 705 du code de procédure pénale" qui énumère les infractions qu'il couvre, "les faits évoqués à ce stade n'entrent pas dans le champ de compétence du PNF", a indiqué une source proche du dossier.