Jean-Michel Blanquer, ex-directeur général de l'Essec, demeure le ministre de l'Education Nationale dans le gouvernement Castex, annoncé ce lundi 6 juillet. Le locataire de la rue de Grenelle est déjà en poste depuis trois ans et pourrait y rester jusqu’à la fin du quinquennat.
Non seulement il reste rue de Grenelle, mais il élargit son portefeuille. Il a été nommé ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des sports ce lundi dans le nouveau gouvernement de Jean Castex. Il sera épaulé dans sa mission par Roxana Maracineanu, jusqu’ici en charge du ministère des Sports, et qui se trouve de fait rétrogradée.
Qualifié par François Baroin de «missionnaire de l'éducation», Jean-Michel Blanquer, 52 ans, connaît tous les rouages du monde de l'éducation et des grandes écoles. Il s'était très vite montré prêt à se mettre au service d'Emmanuel Macron. Dans l'entre-deux-tours, il avait ainsi appelé ses étudiants, via Facebook, à voter pour le candidat En Marche ! pour faire barrage au Front National.
J'aime mon pays, j'aime mes étudiants.
C'est pourquoi je leur ai écrit ceci: pic.twitter.com/5WZSQfWvty— Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) 3 mai 2017
Et, on doute que ce soit un hasard du calendrier, il avait publié lundi une tribune dans Le Point, intitulée «La science, clé de la réussite française». «La recherche est aujourd'hui, pour un pays, aussi stratégique que sa défense et elle est, avec l'éducation, plus décisive qu'aucun autre facteur pour la santé de l'économie», y écrit-il en préambule. Un texte qui s'assimile presque à une lettre de candidature, dans lequel il affiche une ambition digne de quelqu'un prêt à prendre la tête du ministère qui chapeaute les secteurs de la recherche et de l'éducation.
Un long parcours au sein du monde de l'Education
Son CV est bien fourni, retraçant un long parcours au sein du monde de l'éducation : agrégé de droit public, docteur en droit, maîtrise de philosophie, Sciences Po. Ce spécialiste de l'Amérique latine a dirigé l'Institut des hautes études de l'Amérique latine, avant de devenir recteur de l'Académie de Guyane. Et il a même eu l'occasion de découvrir le fonctionnement du ministère de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, puisqu'en 2006 il a été directeur adjoint du cabinet de Gilles de Robien, lorsque ce dernier en était à la tête.
Jean-Michel Blanquer poursuivra ensuite son parcours sans faute dans le monde de l'éducation, en devenant recteur de l'académie de Créteil. Il favorise alors la coopération entre Sciences Po et les lycées de ZEP, met en place le «micro lycée» de Sénart, destiné aux élèves décrocheurs, et promeut le «cartable numérique», ainsi que la «malette des parents».
En 2010, il devient directeur général de l'enseignement scolaire au ministère de l'Education nationale, avant de se porter candidat à la présidence de Sciences Po, sans succès. Il prend la tête de l'Essec en juillet 2013, contribuant à en faire un établissement reconnu au niveau international, notamment via l'implantation de campus à l'étranger (Singapour et Rabat).
Plutôt discret sur ses orientations politiques, Jean-Michel Blanquer se retrouvera en terrain connu lorsqu'il prendra en charge l'éducation au sein du gouvernement dévoilé par Emmanuel Macron.